Processus écologiques et évolutifs impliqués dans le succès de l'introduction de Quercus rubra L. en Europe
Auteur / Autrice : | Nastasia Merceron |
Direction : | Antoine Kremer, Annabel Porté, Arnaud Monty |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ecologie évolutive, fonctionnelle et des communautés |
Date : | Soutenance le 28/11/2016 |
Etablissement(s) : | Bordeaux en cotutelle avec Université de Liège |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences et Environnements (Talence, Gironde ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : BIOdiversité, GEnes et Communautés (Bordeaux) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Ivan Scotti, Tommaso Sitzia, Brigitte Musch, Thomas Kichey |
Rapporteur / Rapporteuse : Ivan Scotti, Tommaso Sitzia |
Résumé
Le chêne rouge d’Amérique (Quercus rubra L.) est un arbre originaire d’Amérique du Nord et introduit en Europe à partir de la fin du XVIIème siècle pour l’ornementation et le commerce du bois. Le but de cette thèse est de comprendre les mécanismes écologiques et évolutifs qui contribuent à la dynamique et au succès de l’introduction de Q. rubra en Europe. Nous avons montré que cette espèce naturalisée et plantée dans certains pays européens parvient aisément à se développer de façon naturelle dans les forêts de feuillus et de conifères. La dispersion de ses glands est notamment rendue possible par des animaux fouisseurs-disperseurs, tels que les écureuils et les mulots, qui cependant préfèrent les glands du chêne natif Q. robur. Lors de l’introduction d’une espèce dans un nouvel environnement, des processus évolutifs sont susceptibles de se produire et d’engendrer des modifications phénotypiques et génétiques au sein des populations introduites. Une analyse comparative de la structure et de la diversité génétique des populations natives et introduites de Q. rubra a démontré que seulement deux des trois groupes génétiques de l’aire américaine sont actuellement présents en Europe. Aucun goulot d’étranglement fort n’a été détecté lors de l’introduction des populations en Europe laissant supposer que des introductions multiples ont pu maintenir la diversité génétique dans les populations introduites. Une analyse comparative des traits phénotypiques a permis de montrer que les populations introduites de Q. rubra présentent une croissance supérieure par rapport aux populations natives. Une différenciation génétique au sein des populations introduites est en cours pour le trait de débourrement foliaire suggérant une possible évolution adaptative rapide depuis l’introduction.