Thèse soutenue

Histoire et enjeux de l'enseignement des langues régionales dans les écoles primaires publiques : le cas du basque et du breton

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Auteur / Autrice : Michaël Alcibar
Direction : Aurélie Arcocha-ScarciaGwendal Denis
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études basques
Date : Soutenance le 08/12/2016
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur la langue et les textes basques (Bayonne, Pyrénées Atlantiques)
Jury : Président / Présidente : Martine Berthelot
Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Arcocha-Scarcia, Gwendal Denis, Lourdes Otaegi, Charles Videgain, Jean Casenave
Rapporteurs / Rapporteuses : Lourdes Otaegi, Charles Videgain

Résumé

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Cette thèse souhaite expliquer et analyser les conditions historiques, sociolinguistiques et politiques ayant accompagné la mise en place de l’enseignement des langues régionales en France et plus particulièrement l’enseignement public bilingue du basque et du breton. Elle aborde également la question des enjeux qui ont jalonné ce processus et qui continuent de se poser aujourd’hui. La thèse est structurée en trois grandes parties. La première, « Un aperçu historique », est centrée sur la période de la Révolution française ; puis sur la période du XIXème siècle jusqu’à la IIIème République - lois Guizot puis Ferry sur l’imposition du français – avec en parallèle les propositions basques et bretons pour le maintien ou laide des langues régionales dans l’apprentissage du français ; la période vichyste – marginalisation des langues régionales – et la période de la IVème République sont développées avec, en regard, l’engagement des députés basques et bretons pour obtenir un enseignement et une reconnaissance de leur langue au sein de l’école publique, action qui aboutira à l’adoption de la loi Deixonne. La deuxième partie de la thèse, « De la loi Deixonne à l’enseignement bilingue du basque et du breton dans les écoles primaires publiques aujourd’hui (2015) », développe les prises de position de Jaurès sur les avantages pédagogiques, économiques et sociaux d’un apprentissage intégré des langues, les revendications locales pour une intégration du basque et du breton à l’école commencées dès le début du XXème siècle et se poursuivant jusqu’aux années quarante. Puis, à partir de la loi Deixonne, les avancées, les insuffisances du gouvernement socialiste sir la question de l’enseignement des langues et les expérimentations bilingues aux Pays Basque et en Bretagne. La troisième partie, intitulée « Les enjeux sociolinguistiques de l’enseignement du basque et du breton aujourd’hui », démontre la politisation de la question des langues régionales à l’école publique : « l’absence de cadre légal ayant pour conséquence une tolérance de l’enseignement des langues régionales plutôt que d’un droit établi ». Globalement, ce travail de recherche montre que l’école et les langues régionales ont eu et ont encore aujourd’hui une longue histoire commune ou tout du moins entrecroisée, avec des changements dans l’appréhension des langues régionales. Pour autant, malgré les nouvelles considérations sociales à l’égard du basque ou du breton, subsistent des blocages politiques tout comme des freins organisationnels. Pratique ancienne, la politisation de la question linguistique à l’école primaire qui, conditionnée par le rapport hiérarchique entre le français et les autres langues, se perpétue encore aujourd’hui. Au final la pérennisation de cette politisation dans le temps est surtout représentative de la grande incompréhension existant entre les défenseurs des langues régionales et l’Etat français.