L'église Saint-Michel, la fabrique d'un monument : étude historique, artistique et archéologique de l'église Saint-Michel de Bordeaux
Auteur / Autrice : | Samuel Drapeau |
Direction : | Philippe Araguas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 24/10/2016 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Étienne Hamon |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Araguas, María Pilar García Cuetos, Sandrine Lavaud, Jacques Dubois, Yves Gallet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Étienne Hamon, María Pilar García Cuetos |
Mots clés
Résumé
L’église Saint-Michel de Bordeaux est construite à la fin du Moyen Âge au centre d’une paroisse urbaine très dynamique. L’activité portuaire et commerciale fait vivre de nombreux artisans et enrichit les puissants marchands du quartier de la Rousselle. Ils sont investis dans le gouvernement de la commune et financent copieusement le chantier de leur église paroissiale. Leurs pratiques pieuses et leur activité à la tête de l’administration de la fabrique et des confréries sont représentatives de la religion civique à la fin du Moyen Âge. L’église accueille depuis la fin du XVe siècle un collège de prêtres-bénéficiers, au service des nombreuses fondations pieuses et des confréries installées dans les chapelles latérales. Elles sont construites durant le second chantier gothique, qui met en œuvre à partir du second quart du XVe siècle une vaste église flamboyante de plan basilical. Celle-ci succède à une première église gothique menée à son terme durant le XIVe siècle selon un parti-pris architectural de type « halle ». Le chantier de la cathédrale, qui introduit à Bordeaux les formes du gothique rayonnant du Nord de la France, est une source d’inspiration à Saint-Michel, dans le domaine de la modénature et de la sculpture monumentale. Le chantier flamboyant voit l’arrivée de maîtres-maçons dont l’œuvre a pu être identifiée. Elle se réfère aux chantiers normands, parisiens ou financés par le roi de France. Les Lebas de Saintes apportent leur culture artistique et leur technique à l’accomplissement du transept, à la conception de la nef et du clocher isolé. La faible influence de l’œuvre de Saint-Michel sur la création artistique locale est compensée par le rayonnement de son clocher-tour, un des plus hauts clochers du royaume. Son chantier exceptionnel est très bien renseigné par 11 années de comptes de la fabrique. Ils illustrent les conditions de travail et l’équipement nécessaire à la construction à grande hauteur. Un des autres chefs-d’œuvre de l’église, le portail nord, est probablement réalisé vers 1520 par Imbert Boachon, maître-maçon, imagier, menuisier, selon la nature des travaux et selon les villes ou il travaille. Aujourd’hui, la silhouette de l’église et du clocher, tous deux isolés au milieu de plusieurs places, ne reflète plus totalement la morphologie de l’œuvre médiévale. Des faiblesses structurelles obligent les hommes du XIXe siècle à reconstruire le chevet. Le clocher est rénové par Paul Abadie et l’église reçoit une esthétique gothique influencée par l’archéologie monumentale et les doctrines de la restauration patrimoniale de l’époque.