Thèse soutenue

La faculté des lettres de Bordeaux 1886-1968 : un siècle d’essor universitaire en province
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Auteur / Autrice : Elsa Clavel
Direction : Bernard Lachaise
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire moderne et contemporaine
Date : Soutenance le 28/10/2016
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Jourdan
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Lachaise, Bruno Poucet, Jean-François Condette, Sébastien-Yves Laurent, Sylvie Guillaume
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Poucet, Jean-François Condette

Résumé

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A partir de la fin des années 1870, l’enseignement supérieur en France connaît d’importantes mutations liées aux réformes de la Troisième République. La faculté des lettres de Bordeaux, qui s’installe en 1886 dans le « Palais des Facultés » - un des tout premiers en France - au centre-ville de Bordeaux, permet d’observer les bouleversements qui touchent autant les enseignants que les étudiants de plus en plus nombreux, mais aussi le cursus universitaire et les disciplines enseignées. La faculté des lettres de Bordeaux acquiert une certaine spécificité au cœur d’un mouvement national : l’innovation de la « science sociale » avec Emile Durkheim, le développement de la géographie coloniale en sont quelques exemples. Près d’un siècle plus tard, au cours des années 1960, la faculté des lettres de Bordeaux se distingue encore avec l’écriture d’une histoire de Bordeaux sous la direction de Charles Higounet, inédite alors pour une métropole en France et en Europe. Une étude prosopographique distingue quelques caractéristiques d’un corps professoral, souvent passé par les grandes écoles, pour lequel la faculté des lettres de Bordeaux peut constituer autant un tremplin vers Paris que la réalisation d’une longue carrière universitaire. L’analyse des dossiers des étudiants montre le mouvement de massification qui touche l’enseignement supérieur ainsi que sa féminisation et une relative diversification des origines sociales. La faculté des lettres de Bordeaux, siège de ministères au début des deux conflits mondiaux, est, enfin, engagée dans les grands enjeux politiques, de l’affaire Dreyfus à Mai 68 tout en s’insérant au cœur de l’Aquitaine et en s’ouvrant au monde, plus particulièrement aux territoires d’outre-mer et de culture hispanique. La faculté des lettres de Bordeaux est donc un reflet de la démocratisation progressive de l’accès à l’éducation et de ses limites, mais aussi des changements structurels de la société française de la fin du XIXe siècle à 1968.