Thèse soutenue

« Cul et chemise », « Modes et travaux », « Émilie et Nathan » : étude des principes gouvernant la coordination par «et» de deux mots en français

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Auteur / Autrice : Graziella Couasnon
Direction : Laurence Labrune
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 11/07/2016
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognition, langues, langage, ergonomie (Toulouse ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Giraudo
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Labrune, Hendrik Marinus Gertrudis Marie Jacobs, Vincent Renner, Frédéric Lambert
Rapporteurs / Rapporteuses : Hendrik Marinus Gertrudis Marie Jacobs, Vincent Renner

Mots clés

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Résumé

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Ce travail de thèse a pour objet l’étude des principes gouvernant la coordination par « et » de deux mots en français. Il a pour but d’observer l’émergence de facteurs actifs dans la sélection d’un ordre préférentiel de coordination binaire directe par « et », hors contexte, selon un angle essentiellement phonologique ; et ainsi de tenter d'en proposer une pré-hiérarchisation en français. Il apparaît, en effet, que pour des exemples tels que « Cul et chemise », « Modes et travaux », « Émilie et Nathan », l'ordre adopté ici est l'ordre préférentiel en français, et ceci que l'on se base sur le jugement intuitif des locuteurs, ou qu'on l'atteste au moyen de relevés statistiques. Les locuteurs privilégient souvent spontanément un ordre à un autre dans ce type de formations, le jugeant plus naturel. Partant de ce constat, la question qui se pose est celle de savoir quels sont les facteurs qui régissent l'ordre de ces constituants en français. De nombreuses études se sont intéressées à cette problématique pour d'autres langues, spécifiquement pour l'anglais (Cooper et Ross (1975), Pinker et Birdong (1979), Wright, Hay et Bent (2002, 2005)). Toutes tendent à prouver que de nombreux facteurs phonologiques et extra-phonologiques jouent un rôle important dans le processus de formation de deux mots coordonnés. Néanmoins, à notre connaissance, l'étude des facteurs phonologiques actifs dans la coordination binomiale par « et » en français demeure à ce jour inédite. Nous tenterons de combler cette lacune. Pour ce faire, dans une approche empirique et expérimentale, nous avons rassemblé des données statistiquement valides, à partir desquelles nous avons ensuite dégagé des principes généraux. Puis, nous avons proposé une analyse phonologique dans le cadre d'une approche en terme d'interactions de contraintes inspirée par Plénat [1996,1997] dans laquelle nous appréhendons la sélection d'un ordre binomial préférentiel de coordination par « et » comme le résultat de conflits entre des principes ou des contraintes.