À la recherche d'une nouvelle vision de l'histoire russe du XXème siècle à travers les manuels scolaires de la Russie postsoviétique (1991-2016)
Auteur / Autrice : | Olga Konkka |
Direction : | Maryse Dennes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études slaves |
Date : | Soutenance le 25/06/2016 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'études des mondes moderne et contemporain (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Serge Rolet |
Examinateurs / Examinatrices : Maryse Dennes, Marie-Pierre Rey, Françoise Daucé, Marguerite Figeac-Monthus, Olga Belova | |
Rapporteur / Rapporteuse : Marie-Pierre Rey, Françoise Daucé |
Résumé
La révolution mémorielle qui a marqué la période de la Glasnost, puis la fin de l’URSS ont mis l’enseignement russe devant l’obligation de revoir le contenu des manuels scolaires d’histoire, ainsi que les modalités de leur fonctionnement. Dans les années 1990, la recherche d’une nouvelle grille de lecture de l’histoire nationale du 20ème siècle, enseignée durant les dernières années du curriculum scolaire russe, se trouvait au cœur des débats sur les manuels d’histoire. Les auteurs de ces derniers, qui agissaient désormais dans le cadre de l’économie du marché, oscillaient entre le rejet de l’héritage du passé et la persistance des représentations et approches soviétiques. Depuis le début des années 2000, de multiples injonctions et discours des présidents de la Fédération de Russie (Vladimir Poutine et Dimitri Medvedev) et de leurs ministres ont démontré la volonté de contrôler le choix et le contenu des manuels. Tout cela laissait soupçonner que les autorités politiques avaient l’intention d’instrumentaliser l’histoire nationale, et plus particulièrement celle du 20ème siècle, dans le but d’assurer leur légitimité. De nombreux changements apparaissant dans les manuels des années 2000 et 2010 (tels que la réévaluation de la figure de Staline, le renforcement de l’image de l’Etat fort, le retour de l’idée de l’hostilité de l’Occident ou encore la justification de la géopolitique russe et soviétique) semblent confirmer l’hypothèse selon laquelle le gouvernement cherche à déculpabiliser l’histoire tout en offrant une légitimité historique à sa politique. Cependant, l’analyse des textes de plus de 70 manuels d’histoire postsoviétiques et du contexte de leur publication nous plonge au cœur d’un processus complexe, impliquant de nombreux acteurs.