Enfants des rues impasses familiales et précarité psychique : étude clinique menée au Gabon
Auteur / Autrice : | Stella Ignoumba |
Direction : | Denis Mellier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie (Besançon) - Laboratoire de Psychologie - UFC / PSYCHO |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Derivois |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Mellier, Daniel Derivois, Pascal Roman, Claire Squires, Samuel Mbadinga, Jean Furtos | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Roman, Claire Squires |
Résumé
La pauvreté est souvent mise en exergue pour expliquer la présence des enfants dans les rues des pays pauvres. Cependant, le problème est plus complexe. En effet, certains enfants, bien qu’ayant la possibilité de vivre à l’abri du besoin préfèrent vivre dans la rue malgré l’hostilité de ce milieu. Aussi, de par la dimension culturelle, leur présence dans la rue semble incohérente en Afrique subsaharienne, car l’enfant « seul » n’existe pas, ce dernier appartient au groupe et non à ses seuls géniteurs.Comment alors expliquer cette présence ? Face à ce problème nous avons avancé les hypothèses suivantes :1) « L’enfant de la rue » serait dans la rue à cause d’une situation d’impasse familiale. 2) « L’enfant de la rue » adopterait des conduites paradoxales, qui atteignent ses enveloppes corporelles, pour survivre dans le milieu hostile de la rue. Notre investigation s’est déroulée au Gabon en deux temps. La première fait partie d’une plus large étude (UNICEF), nous avons administré 300 questionnaires auprès des enfants et rencontré 9 familles. Lors de la seconde, nous avons mené des entretiens et observations auprès de 25 enfants.L’analyse s’est effectuée en deux temps :- Premièrement nous avons décrit ces phénomènes, dressé un portrait de ces enfants, et établi leurs profils ainsi ceux de leur famille, avec l’aide d’une analyse de contenus (logiciel Nvivo).- Deuxièmement, nous avons montré à partir de quatre cas cliniques la difficulté qu’a l’enfant de s’autonomiser face à une famille/culture devenue « hybride ». Nos hypothèses se vérifient avec l’établissement de différents profils cliniques (l’enfant « aliéné », « pacificateur », «sans enveloppe psychique» …) qui décrivent l’impasse et la précarité psychique, ainsi que la constitution d’une « seconde peau-maison » en guise de peau psychique. Cette étude permet d’envisager la mise en place de nouveaux dispositifs où les liens « enfant-famille-professionnel » pourraient trouver un ajustement face à l’incohérence des modèles culturels.