Thèse soutenue

La nutrition en médecine : approche épistémologique, problèmes ethiques et cas cliniques

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Auteur / Autrice : Diana Cardenas
Direction : Corine Pelluchon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/09/2016
Etablissement(s) : Besançon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Logiques de l'Agir (Besançon) - Laboratoire de Recherches philosophiques sur les Logiques de l'Agir
Jury : Président / Présidente : Thierry Martin
Examinateurs / Examinatrices : Corine Pelluchon, Thierry Martin, Éric Fiat, Jean-Philippe Pierron, Jean-Daniel Lalau
Rapporteur / Rapporteuse : Éric Fiat, Jean-Philippe Pierron

Résumé

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Les progrès de la médecine permettent aujourd’hui de nourrir par nutrition artificielle toutes les personnes malades dès lors qu’elles ne peuvent pas s’alimenter par elles mêmes.Toutefois, la malnutrition se présente dans le cadre clinique comme une maladie d’une haute prévalence. Est-il alors possible de faire de la nutrition un sujet éthique de telle sorte qu'elle soit considérée en médecine comme un véritable soin ? Pour répondre à cela, l’approche épistémologique montre que la nutrition est une science autonome ayant ses origines dans l’Antiquité. Elle se différencie de la nutrition clinique, une discipline née au XX ème siècle et qui a recours aux techniques de nutrition artificielle ayant le statut de médicament. Sur le plan éthique, cela pose de vraies difficultés lorsque la nutrition artificielle s’applique à des situations cliniques particulières. En effet, alimenter les patients devient un soin mais aussi un traitement. Cela conduit alors à interroger les valeurs du soin et à élaborer des normes universalisables possédant une véritable légitimité dans le champ médical. Dans ce contexte, nous avons identifié une double vulnérabilité des patients dénutris,caractérisée par l’altérité du corps dénutri, mais aussi par la vulnérabilité induite par l’absence de diagnostic et de formation des soignants en nutrition. Pour répondre à ces enjeux, il devient alors nécessaire de penser des institutions justes qui, dans les politiques de santé, intègrent la nutrition en la concevant comme un soin et en proposant une formation médicale adaptée à de tels défis.