Les enfants d'Hippocrate : modèles professionnels et renouvellement générationnel en médecine générale
Auteur / Autrice : | David Bully |
Direction : | Dominique Jacques-Jouvenot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 30/09/2016 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langages, Espaces, Temps, Sociétés (Besançon ; 1991-2016) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Sociologie et d'Anthropologie (Besançon) |
Jury : | Président / Présidente : Bruno Péquignot |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Jacques-Jouvenot, Bruno Péquignot, Charles Gadéa, Sophie Divay, Florent Schepens | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Péquignot, Charles Gadéa |
Résumé
En France, depuis le début des années 2000, le discours relatif à la pénurie médicale s’est développé et l’accessibilité géographique aux soins de premier recours est devenue une question de politique publique et d’aménagement du territoire. Résultant de la contraction progressive du numerus clausus et de l’attractivité des formes d’exercice salarié, la réduction de l’offre de soins primaires observée pose la question du renouvellement des praticiens libéraux. En outre, les nouveaux diplômés en médecine générale qui font néanmoins le choix d’un exercice libéral se détournent des cabinets laissés vacants par leurs prédécesseurs, et manifestent des aspirations nouvelles en termes d’organisation de leur activité professionnelle.Cette thèse s’intéresse à la question du renouvellement des médecins généralistes libéraux. Elle interroge la désaffection pour le modèle d’exercice traditionnel de la part des arrivants dans la profession, et montre que leur appartenance générationnelle est une clé d’interprétation possible pour comprendre les transformations à l’œuvre dans l’exercice libéral de la médecine générale.La comparaison de deux générations de médecins généralistes libéraux, ceux qui entrent et ceux qui sortent de la profession, a permis de contextualiser les choix d’exercice de chacun à partir de leur période d’installation respective. En distinguant les mutations socio-historiques affectant la sphère du travail ainsi que la sphère domestique et familiale, de celles qui relèvent du champ médical, en particulier les fluctuations démographiques qu’il a traversées, cette perspective a montré dans quelle mesure l’ancrage dans un contexte particulier façonne un rapport spécifique au travail pour une génération déterminée, et conditionne la façon d’exercer la médecine générale.Il a enfin été question de revenir sur les disparités de l’offre de soins de premier recours en Franche-Comté et sur les instruments déployés par les pouvoirs publics afin d’y remédier. Cela a fourni l’occasion d’interroger les représentations respectives des deux générations de généralistes à l’égard de l’exercice regroupé, en particulier l’adéquation entre les aspirations des arrivants dans la profession et ce dernier, supposé constituer le mode d’exercice prédominant de demain.