L’imaginaire des dispositifs numériques pour la médiation au musée d’ethnographie
Auteur / Autrice : | Eva Sandri |
Direction : | Cécile Tardy, Catherine Saouter |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Soutenance le 05/12/2016 |
Etablissement(s) : | Avignon en cotutelle avec Université du Québec à Montréal |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Culture et Communication (Avignon) |
Jury : | Président / Présidente : Jean Davallon |
Examinateurs / Examinatrices : Jean Davallon, Patrick Fraysse, Nada Guzin Lukic, Yves Bergeron, Françoise David | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Fraysse, Nada Guzin Lukic |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose d’observer l’imaginaire des dispositifs numériques dans les musées d’ethnographie confrontés à la réalisation de dispositifs numériques pour la médiation tels que les tablettes tactiles ou les navigateurs de réalité augmentée. Ce travail s’intéresse au positionnement des professionnels de musée face à la présence croissante d’outils numériques dans l’espace d’exposition, sous-tendue par un discours promotionnel technophile de la part des sphères journalistique et politique qui décrivent ces technologies comme fortement souhaitables. Une enquête ethnographique réalisée dans deux musées soumis à une injonction technologique (le Museon Arlaten d’Arles et le musée McCord de Montréal) interroge les attentes et les imaginaires qu’ont les professionnels du musée de ces dispositifs. À l’aune du concept de trivialité d’Yves Jeanneret, il s’agit de comparer les discours d’escorte portant sur le numérique avec les discours des professionnels de deux musée d’ethnographie, afin de mettre à jour les modes de circulation de ces discours et les imaginaires qui les fondent. Répondre à ce questionnement a nécessité une démarche en trois temps. Il s’est agi dans un premier temps de relever les différents discours d’escorte portant sur les dispositifs numériques au musée et les injonctions qu’ils véhiculent afin de comprendre à quelles prescriptions les professionnels étaient exposés. D’autre part, interroger les professionnels de musée afin de relever leur imaginaire des dispositifs technologiques a permis de connaitre leurs attentes et craintes vis-à-vis de ces supports. Enfin, questionner les enquêtés sur leurs pratiques concrètes lors de la conception effective de ces dispositifs a permis d’observer des processus d’ajustement, prenant la forme de logiques d’opposition, d’adaptation et d’invention. Après avoir comparé le discours des professionnels avec les discours d’escorte médiatiques et politiques, nous avons observé un décalage entre les discours d’escorte sur l’innovation technologique au musée et la façon dont les professionnels de ces institutions culturelles évoquaient ces questions. Le caractère révolutionnaire des discours décrivant les technologies n’est pas repris par les professionnels des musées mais il est fortement nuancé dans un imaginaire raisonné et pertinent des technologies, assorti d’un rapport ambigu à l’innovation qui interroge les enjeux symboliques du progrès technologique dans la médiation muséale.