Expérimenter le monument par la fiction : De la médiation en situation aux produits des industries culturelles à destination des enfants
Auteur / Autrice : | Julie Pasquer -Jeanne |
Direction : | Yves Jeanneret |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Communication |
Date : | Soutenance le 02/12/2016 |
Etablissement(s) : | Avignon |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Culture et patrimoine (Avignon) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Culture et Communication (Avignon) |
: Provence-Alpes-Côte d'Azur. Conseil régional - Fonds européen de développement régional | |
Jury : | Président / Présidente : Joëlle Le Marec |
Examinateurs / Examinatrices : Joëlle Le Marec, Eléni Mitropoulou, Éric Triquet | |
Rapporteur / Rapporteuse : Joëlle Le Marec, Eléni Mitropoulou |
Résumé
Quel rôle est tenu par la fiction dans la relation qui s’établit entre des enfants - âgés entre 6 et 12 ans - et des monuments ? Financée par la région PACA, cette recherche s’intéresse aux formes prises par le monument dans sa « circulation triviale » (Jeanneret, 2008) et aux appropriations qu’en font les enfants. Partant du constat que la fiction nourrit les médiations proposées aux jeunes dans les monuments mais aussi que l’exposition médiatique de ces derniers est importante dans les fictions enfantines - notamment à travers le motif du château , trois niveaux de recherche ont été pensés. Le premier consiste à identifier, via une analyse sémiotique, les opérateurs de la fiction dans les médiations éducatives des monuments désignées explicitement comme telles - audioguides, livrets de visite, ateliers. La fiction mobilisée dans un tel contexte occupe des fonctions qui s’entrecroisent : didactique, ludique et expressive. Dans une démarche similaire, le second niveau propose d’analyser les processus de fabrication de monuments stéréotypés circulant massivement dans les fictions des industries culturelles - en prenant pour exemple, deux monographies : celle du château rêvé de Disney et de l’école Poudlard dans la saga Harry Potter. Le monument y agit principalement de façon cathartique, axiologique et diégétique. De fait, ces deux premiers niveaux mettent en exergue l’opérativité socio-culturelle de la fiction dans la relation proposée au monument. Mais que produisent ces opérateurs fictionnels ? Comment circulent-ils, se réinscrivent-ils et quelles valeurs confèrent-t-ils à la monumentalité ? Pour répondre à ces questions, le dernier niveau s’intéresse à leur réinscription dans les discours d’enfants sous une forme singulière de production de sens - appelés microliens. Ces derniers sont entendus comme des connexions infimes créées par analogie par des sujets entre des opérateurs de dispositifs actualisés dans des expériences sociales - la visite par exemple - et participant à l’élaboration d’un « être culturel » - la monumentalité. Les résultats montrent que la fiction permet des appropriations singulières du temps et de l’espace du monument et différentes formes d’immersion fictionnelle prises et de réflexivité de l’expérience vécue chez les enfants. Pour ces raisons, les expériences liées au monument seraient « polychrésiques » c’est-à-dire objets de constantes réappropriations et « prises(e) sans cesse dans un large spectre de logiques sociales différentes » (Jeanneret, op.cit. : 83). Le décloisonnement des domaines de la vie sociale que propose l’étude de la « trivialité », en tant que circulation des savoirs, montre que la naissance ou le développement d’une pratique pourrait se concevoir dans et avec un « ailleurs » imprégné de discours circulant comprenant des moments, des objets, des discours en dehors des monuments, autrement dit dans un espace ventilé..