Modernité et archaïsme des lieux dans les romans d'enquête et d'aventure pour la jeunesse pendant les Trente Glorieuses en France
Auteur / Autrice : | Aurélie Gille Comte-Sponville |
Direction : | Francis Marcoin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes littéraires françaises |
Date : | Soutenance le 04/11/2016 |
Etablissement(s) : | Artois |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Évelyne Thoizet |
Examinateurs / Examinatrices : Francis Marcoin, Évelyne Thoizet, Nathalie Prince, Matthieu Letourneux | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Prince, Matthieu Letourneux |
Résumé
Après la Seconde Guerre mondiale, la France vit une période de croissance économique remarquable qui s’achève après le premier choc pétrolier de 1973 et que l’on désigne communément sous le nom de « Trente Glorieuses ». L’édition profite pleinement de cette ère de prospérité : de nombreux ouvrages pour la jeunesse paraissent dès la fin de la guerre et conquièrent leur lectorat. Quelques collections connaissent alors leur apogée : Bibliothèque rose et verte ou Signe de Piste par exemple. Mais alors que la modernité envahit peu à peu la plupart des foyers, de nombreux romans pour la jeunesse mettent en scène des enfants qui partent à l’aventure ou mènent l’enquête dans des lieux ancrés dans le passé – châteaux, grottes, forêts, etc. –, ou qui recréent des lieux idéaux et hors du temps dans leur quotidien : des hétérotopies. S’appuyant sur un large corpus qui emprunte autant aux séries littéraires qu’aux collections de romans scouts, cette étude littéraire interroge l’interaction entre modernité et archaïsme dans la littérature de jeunesse de l’époque pour montrer que ces concepts s’inscrivent dans une tension narrative qui structure la logique du récit et favorise la mise en place d’un processus initiatique, héritier des grands rituels primitifs comme des schémas narratifs des contes ou des romans de formation. Cependant, l’initiation n’aboutit jamais car elle ne constitue pas le réel enjeu romanesque : l’importance des lieux correspond en réalité à la quête d’une utopie de l’enfance éternelle, qui figerait non seulement les héros dans la perfection de leur âge, mais aussi les lieux, dans une forme d’uchronie idéalisée.