L’histoire ecclésiastique de Socrate de Constantinople : banque de données et autorité historiographiques pour la création d’œuvres originales au VIè. s. (Théodore le Lecteur, Cassiodore, la première version arménienne
Auteur / Autrice : | Emerance Delacenserie |
Direction : | Philippe Blaudeau, Peter Van Nuffelen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 09/09/2016 |
Etablissement(s) : | Angers en cotutelle avec Universiteit Gent |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherches historiques de l'Ouest (CERHIO-Angers) |
Jury : | Président / Présidente : Michel-Yves Perrin |
Examinateurs / Examinatrices : Koen De Temmerman, Bernard Pouderon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Giusto Traina |
Mots clés
Résumé
Cette thèse doctorale a pour objet l’étude de la réception de l’Histoire Ecclésiastique de Socrate de Constantinople dans trois œuvres tardo-antiques : l’Histoire Tripartite (HT) de Théodore le Lecteur, composée en grec en 518, l’Histoire Tripartite (HT) de Cassiodore composée en latin (1re moitié du VIe s.), et la première version arménienne de Socrate (« Grand Socrate ») (VIe-VIIe s.). Les œuvres de Théodore et de Cassiodore sont traditionnellement considérées comme de simples compilations alors que le Grand Socrate n’est perçu que comme une traduction. Une double question a guidé notre recherche : comment et pourquoi les auteurs tardo-antiques ont-ils exploité l’Histoire Ecclésiastique de Socrate de Constantinople ? Pour répondre à ces questions, nous avons examiné quel rôle jouait l’œuvre de Socrate dans chacun des trois témoins ciblés, en déterminant préalablement la fonction de ces œuvres « réceptrices » à leur propre époque. Dans les trois témoins analysés, malgré les différences apparentes entre « compilation » et « traduction », l’auteur a procédé à une déconstruction de l’Histoire ecclésiastique de Socrate – son matériel historiographique est disséqué en notices ou en morceaux – et a ensuite arrangé ce matériel, l’a reconstruit selon des critères méthodologiques et historiographiques propres. L’œuvre de Socrate est avant tout une source d’informations sur l’histoire de l’Eglise dont se servent les trois « récepteurs » en vue de créer leur propre récit, original, des mêmes événements. L’entérinement de leur récit ne repose pas sur le respect de la signification historiographique de l’œuvre de Socrate mais sur l’autorité qui émane de l’invocation du nom de son auteur.