Durée segmentale et voisement : impact de la source laryngée
Auteur / Autrice : | Yulia Gaydina |
Direction : | Antoine Giovanni, Yohann Meynadier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 16/12/2016 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Parole et langage (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1976-...) |
Jury : | Président / Présidente : Lise Crevier-Buchman |
Examinateurs / Examinatrices : Melissa A. Redford | |
Rapporteur / Rapporteuse : Pierre Hallé |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les relations entre les propriétés phonétiques et les traits phonologiques sont l’objet de multiples propositions théoriques. Cette thèse s’intéresse aux relations entre les durées consonantiques ou vocaliques et le trait de voisement des obstruantes en français. Notre objectif est d’analyser l’impact de l’organe phonatoire et de la source phonatoires sur les durées segmentales. Nous faisons l’hypothèse que les différences systématiques des durées segmentales corrélatives au voisement ne sont pas déterminées uniquement par des contraintes physiologiques, mais pourraient être phonologisées. Nous avons sélectionné cinq types de phonation normale (modale et chuchotée) ou pathologique (voix Tucker, œsophagienne et pseudo-chuchotée). Nous observons que quelle que soit la source, périodique vs bruitée, les résultats montrent des écarts de durée similaires entre obstruantes sourdes et voisées, et, entre voyelles précédant une obstruante sourde vs voisée. Concernant l’impact de l’organe phonatoire, les phonations non laryngées (œsophagienne et pseudo-chuchotée) réduisent significativement, sans les neutraliser, les différences de durées segmentales liées au trait de voisement de l’obstruante. Cela indiquerait que, bien que ces variations systématiques soient en partie induites physiologiquement, elles restent robustes aux changements de condition de phonation, normales comme pathologiques. On peut donc penser que les durées segmentales covariantes avec le voisement peuvent constituer des informations linguistiques représentées au niveau phonologique et/ou lexicale, rejoignant ainsi les propositions de modèles phonologiques ancrés phonétiquement et moins abstractionnistes.