Entre ethnicité, immigration et identité nationale : du péronisme justicialiste au ménémisme néo-libéral : l’immigration limitrophe et les frontières ethniques en Argentine (1943-1999)
Auteur / Autrice : | Martin Pablo Otheguy |
Direction : | Gérard Gómez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes romanes |
Date : | Soutenance le 07/12/2016 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Espaces, Cultures, Sociétés (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre aixois d'études romanes (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Dardo Scavino |
Examinateurs / Examinatrices : Pilar González Bernaldo de Quirós, Néstor Ponce | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Michèle Guicharnaud-Tollis |
Résumé
Les courants migratoires outre-atlantiques à la charnière du XIXe et du XXe siècle consolidèrent la représentation de la nation argentine comme « un pays d’immigration ». Mais, derrière l’assimilation réussie de centaines de milliers d’étrangers se cache un complexe rapport entre la nation et la diversité qui compose sa population. Nous avons placé au coeur de notre recherche l’étude de l’ethnicité en Argentine et son rapport avec la nation et les phénomènes migratoires internes et externes. Les élites du XIXe siècle mirent en place des politiques de population qui visaient l’édification d’une société homogène, blanche et d’origine européenne. Celles-ci provoquèrent un « processus d’effacement » de l’ethnicité argentine qui fut achevé durant le XXe siècle avec l’avènement du péronisme. Ce ne fut qu’au cours des gouvernements de Carlos Menem durant les années 1990 que l’ethnicité subit une nouvelle fois de profondes transformations, notamment à cause de la montée de la xénophobie ciblant les immigrants limitrophes. Notre recherche propose une étude de l’évolution du rapport entre le péronisme et l’ethnicité. Pour ce faire, nous avons choisi de suivre l’approche barthienne de l’ethnicité et de placer au centre de notre analyse le concept de frontière ethnique. Notre recherche s’achève avec l’analyse d’entretiens semi-dirigés effectués lors d’un travail de terrain réalisé auprès de la communauté bolivienne à Buenos Aires. Nous tenterons de montrer que les changements de l’ethnicité durant les années 1990 sont à mettre en rapport avec la désarticulation des identités politiques traditionnelles et le rétrécissement de la citoyenneté qui caractérisèrent cette période.