Thèse soutenue

Montaigne et l'hédonisme antique à la fin de la Renaissance : discours et pensée du plaisir

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Auteur / Autrice : Fanny Rouet
Direction : Jean-Raymond FanloDidier Pralon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance le 15/01/2016
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) - Centre Paul-Albert Février. Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : John O'Brien
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Martin
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Guerrier, Michèle Clément

Résumé

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Ce travail traite de la pensée du plaisir à la fin de la Renaissance et particulièrement dans les Essais de Montaigne, au regard des philosophies hédonistes antiques, cyrénaïsme et épicurisme. Au XVIe siècle, la multiplication des éditions, traductions et commentaires des textes de philosophie ancienne et des recueils doxographiques met au jour les questions éthiques que se posent les auteurs grecs et latins sur la nature et la valeur du plaisir. Nous nous interrogeons sur les liens problématiques entre plaisir et morale à cette époque, marquée par les guerres de religion et la Contre-Réforme ; nous nous demandons de quelle nature et de quelle teneur sont les discours sur le plaisir dans cette période de pénitence. Les traités de civilité prescrivent les plaisirs convenant au gentilhomme, tels les plaisirs de la conversation, de la lecture, du jeu ; ces activités plaisantes et l’agrément qu’elles procurent paraissent nécessaires au développement du gentilhomme. Mais l’expression et la représentation des plaisirs voluptueux est beaucoup plus problématique, comme la référence aux hédonistes antiques, communément représentés comme des impies débauchés. Contrairement à la pensée commune qui déforme souvent les propos et les vies des théoriciens du plaisir, Montaigne se distingue en interrogeant le rapport du plaisir à la morale et en examinant l’expérience du plaisir comme une expérience de soi. L’abondance et la fréquence des citations et références aux hédonistes antiques dans les Essais témoignent certes de leur influence, mais surtout de leur rôle de matériau dans une réflexion critique sur le plaisir.