Le bon parti : soutenir le régime autoritaire : le cas du Congrès populaire général au Yémen (2008-2011)
Auteur / Autrice : | Marine Poirier |
Direction : | François Burgat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 06/12/2016 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Sciences juridiques et politiques (Aix-en-Provence) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Institut d'études politiques (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Dorronsoro |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Dorronsoro, Rémi Lefebvre, Élise Massicard, Jillian Schwedler, Philippe Aldrin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémi Lefebvre, Élise Massicard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier le politique ailleurs que dans les oppositions, en explorant les ressorts de l’engagement et les logiques d’action au sein d’un parti hégémonique au pouvoir. A partir d’une enquête de terrain menée au Yémen entre 2008 et 2011 dans différentes sections locales du Congrès populaire général (CPG – al-mu’tamar al-sha‘bî al-‘âmm), j’interroge les pratiques militantes ordinaires et les investissements dont le parti fait l’objet. Le CPG constitue un observatoire privilégié pour interroger l’exercice de la domination – ses modes d’imposition et de contournement – dans un contexte où le régime autoritaire se trouve contesté. Au pouvoir depuis sa création en 1982 et fondé sur l’accommodation historique d’acteurs politiques divers, le parti forme un cadre dans lequel opèrent et se déploient les réseaux de patronage du président Ali Abdallah Saleh (1978-2012). La structure de l’échange politique qui en résulte favorise le développement de dépendances matérielles qui n’excluent pas, si ce n’est entretiennent, des formes multiples d’attachement affectif et idéologique au parti au pouvoir. Je souligne dans cette thèse les ambivalences du soutien au régime autoritaire, l’évolution du régime d’obligations et de contraintes qui en découle, ainsi que l’ambivalence et la réversibilité de l’obéissance et du consentement. Ce travail invite ainsi à interroger les ressorts du fonctionnement et de la résilience d’un régime autoritaire et à dépasser les lectures fonctionnalistes réduisant le parti hégémonique soit à un instrument de reproduction du régime autoritaire, soit à celui de son irrésistible réforme