Thèse soutenue

Les contacts entre l’Égypte et le monde égéen aux époques géométrique et orientalisante (env. 900 - env. 600 avant J..C) : "question homérique" et modalités d’une rencontre de l’altérité

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Auteur / Autrice : Dominique Barcat
Direction : Jean-Yves Carrez-Maratray
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire Ancienne
Date : Soutenance le 29/06/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche Espaces, sociétés, cultures (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1993-2012)
Jury : Président / Présidente : Christophe Thiers
Examinateurs / Examinatrices : Évelyne Scheid-Tissinier, Alexandra Villing
Rapporteurs / Rapporteuses : Hélène Brun, Daniela Lefèvre-Novaro

Résumé

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La civilisation égyptienne « pharaonique » et la culture grecque « politique », séparées par la mer, la langue, l’écriture et les traditions, passent souvent pour irréductibles l’une à l’autre. Qui plus est, la disparition, vers l’an 1000, des « civilisations du bronze » (Nouvel Empire, palais Mycéniens) et l’entrée dans l’obscurité d’une période de transition (« Troisième Période Intermédiaire » en Egypte, « âges obscurs » en Grèce) avaient fait rompre les amarres entre les deux rives de la Méditerranée. Un texte d’Hérodote attribue la reprise du contact entre les deux mondes à des mercenaires Ioniens et Cariens qui aidèrent Psammétique I à conquérir le pouvoir pharaonique, à partir de 664 av. J.-C. Quant à l’archéologie grecque d'Égypte, elle insiste sur la date de 625 environ comme terminus post quem, c’est-à-dire l’année à partir de laquelle la présence grecque en Égypte est bien documentée. Cette reconstitution des faits, qui doit tout à Hérodote et à une archéologie extrêmement parcellaire, laisse complètement dans le noir les siècles précédents, en particulier le VIIIème dit « géométrique », qui est pourtant l’âge homérique, et le VIIème dit « orientalisant », qui voit les Grecs multiplier leurs contacts avec les civilisations de Méditerranée orientale. Or, tant les poèmes homériques (essentiellement l’Odyssée) que la découverte d’objets égyptiens ou égyptisants en Crète et ailleurs en Égée posent le problème de l’existence possible de contacts entre l'Égypte et le monde Égéen avant le milieu du VIIème siècle. Ces contacts furent-ils directs ou indirects (intermédiaire phénicien) ? Pacifiques ou conflictuels (piraterie) ? Se firent-ils par l’ouest (doriens) ou par l’est (ioniens) ? Comment sont nées les conceptions grecques de l'Égyptien et du Noir, « les plus justes et les plus pieux des hommes » ? Autant de questions dont le réexamen devra être mené dans un questionnement incluant l’histoire ancienne, l’archéologie et l’histoire des régulations sociales.