Cannabis et adolescence : regard et fonction du toxique
Auteur / Autrice : | Laetitia Rodier |
Direction : | Amal Mahmoud El Sayed Hachet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Recherche en psychanalyse et psychopathologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....) - Centre de Recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....) |
Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) | |
Jury : | Président / Présidente : Christian Hoffmann |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Bernard Chapelier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Lydia Fernandez, Serge Combaluzier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
En psychanalyse, le regard, qui se distingue de sa fonction visuelle par son caractère érotique mais également en ce qu'il implique l'Autre et sa parole, constitue la pierre angulaire de cette formation illusoire qu'est le narcissisme. A la puberté, la transformation des organes génitaux et du corps dans son ensemble modifie foncièrement le regard que l'adolescent porte sur lui-même et celui que les autres portent sur lui. Le toxique se trouve précisément, et singulièrement, sollicité à cet âge où le corps est le lieu du désir de voir et d'être vu. Partant de ce constat, cette thèse vise à saisir la fonction du cannabis au sein du processus pubertaire, en considérant la place nodale qu'occupe le regard dans les remaniements identitaires, du symbole phallique et des idéaux. Cette recherche, qui s'appuie sur une analyse clinique de plusieurs cas de patients adultes toxicomanes — consommateurs réguliers de cannabis depuis l'adolescence —, nous mène plus profondément à explorer les enjeux inconscients relatifs au processus addictif. L'oeil révulsé du toxicomane nous signale en creux sa grande dépendance au regard d'autrui, et l'usage paradoxale du pharmakon apparait à la fois comme un appel au regard de l'autre et une tentative désespérée de s'y soustraire.