Thèse soutenue

Rôle signalisateur du compartiment post-mitotique sur les cellules progénitrices du cortex cérébral en développement

FR
Auteur / Autrice : Betty Freret-Hodara
Direction : Alessandra Pierani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Développement
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Bio Sorbonne Paris Cité (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)

Résumé

FR  |  
EN

La mise en place d'un tissu requiert une régulation spatiale et temporelle très fine des processus de division cellulaire. Au cours de la neurogénèse embryonnaire du néocortex, les cellules progénitrices neurales produisent les neurones différenciés par vagues successives de divisions prolifératives et neurogéniques. Chez les rongeurs, les progéniteurs interme��diaires générés par les cellules de la glie radiaire ont un faible potentiel prolifératif. La décision du passage prolifération/différenciation est régulée par des mécanismes autonomes mais également dépendants des signaux extracellulaires. Les cellules postmitotiques influencent notamment la génération de nouveaux neurones par un signal de rétrocontrôle sur les cellules en division. D'autre part, les cellules immunitaires et vasculaires, qui se mettent en place conjointement aux réseaux neuronaux, sont également à la source de signaux qui influencent l'état prolifératif des cellules progénitrices. Dans ce travail, je me suis intéressée aux conséquences d'une dérégulation des programmes développernentaux embryonnaires, et en particulier, j'ai étudié le comportement prolifératif des progéniteurs dans le néocortex suite à une perte de neurones induite génétiquement. Notre travail se base sur un modèle murin qui présente une importante mort neuronale qui touche plus particulièrement les neurones générés pendant la première moitié de la neurogénèse du néocortex. Nous avons pu montrer, par des techniques d'immunohistochimie sur des coupes de cerveau, qu'une perte de ces neurones engendre une amplification du pool des progéniteurs intermédiaires et un raccourcissement de la longueur de leur cycle cellulaire chez l'embryon. L'état prolifératif des cellules de la glie radiaire n'étant pas modifié. Par traçage des progéniteurs en division, en utilisant des injections d'EdU à différents stades de développement, nous avons également pu montrer que l'amplification des progéniteurs intermédiaires entraine la génération plus importante des neurones des couches superficielles. En conséquence de la mort neuronale, nous avons observé une importante neuro-inflammation, mise en exergue par l'activation des cellules de la microglie. En éliminant les cellules microgliales, nous avons pu montrer qu'elles n'étaient pas la cause d'un changement du mode de prolifération des progéniteurs. De plus nous avons pu montrer la génération d'un nombre plus important de cellules de la glie radiaire basale, cellules qui ont connu une particulière expansion au cours de l'évolution des mammifères. Mes résultats illustrent une capacité du cortex cérébral et notamment des progéniteurs à compenser une perte de neurones des couches profondes pendant la période embryonnaire. Mes données montrent également que l'inflammation déclenchée, n'est pas la cause du changement de prolifération des progéniteurs basaux mais plutôt la perte spécifique des neurones qui sont générés pendant la première moitié de la neurogénèse.