Auteur / Autrice : | Guillaume Rousseau |
Direction : | Luc Douay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biothérapies et biotechnologies |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La transfusion de globules rouges est une pratique médicale courante utilisée dans de nombreuses situations cliniques, dans le but de restaurer le taux d'hémoglobine d'un patient anémique ou de reconstituer sa volémie. Divers systèmes de collecte ont été mis en place à travers le monde depuis des dizaines d'années pour aboutir à un produit d'utilisation généralisée de plus en plus sûr. Toutefois, les pays en voie de développement sont aujourd'hui confrontés à des déficits quantitatifs majeurs, tandis que les pays disposant des meilleures capacités de collecte restent confrontés à des insuffisances qualitatives sur certaines applications spécifiques. Pour toutes ces raisons, le monde de la recherche travaille depuis des décennies à développer des alternatives au don du sang. Parmi celles-ci, une voie particulièrement prometteuse est la production ex vivo de globules rouges de culture. Cette méthode consiste à fabriquer artificiellement des globules rouges humains, à partir de cellules souches de différentes origines. Elle nécessite une expertise biologique pour contrôler la croissance et la différenciation des cellules, ainsi que la maîtrise d'un procédé technique qui autorise la production économique de globules rouges à l'échelle industrielle. Le monde académique s'est essentiellement intéressé à la problématique biologique jusqu'à ce jour. Les meilleurs protocoles publiés permettent théoriquement la production de plusieurs dizaines de culots globulaires à partir des cellules souches hématopoïétiques isolées d'un sang placentaire, la fonctionnalité des globules rouges produits est comparable à celle de globules rouges natifs, et ils survivent favorablement une fois injectés chez l'humain. Notre travail a consisté principalement en la mise en place d'un outil et d'un procédé qui permettent de projeter ce savoir-faire biologique vers une application clinique économiquement viable. Dans une démarche de preuve de principe, nous avons (i) mis au point un procédé de culture dynamique en bioréacteur dont le rendement est identique au savoir-faire statique en flasque, puis (ii) conçu un procédé de perfusion innovant permettant la concentration efficace des cellules en culture ainsi que la pleine exploitation des molécules les plus onéreuses de notre milieu de culture. Nous avons ainsi atteint une concentration maximale de plus de 108 cellules/mL, 20 fois plus élevée que la concentration standard en culture statique. Cet accomplissement permet d'envisager la production d'un culot globulaire dans un volume de 30 litres. Le procédé innovant de perfusion a quant à lui permis de réduire le coût de revient de plus d'un facteur 4, avant optimisation. A l'issue de ce travail, nous disposons d'un chemin crédible pour produire des globules rouges de culture à grande échelle. Certains aspects du procédé restent encore à définir, mais la plupart ne présentent plus de verrou théorique et pourraient être développés par un travail ambitieux de recherche et développement. La problématique du coût de production demeure centrale malgré les avancées enregistrées ; des pistes d'économies sont proposées, mais la conversion effective de cette recherche en un produit clinique révolutionnaire nécessiterait la convergence de nombreuses compétences scientifiques et industrielles complémentaires, ainsi que des investissements substantiels