Thèse soutenue

Identification de nouvelles mutations dans les thrombocytémies essentielles négatives pour JAK2 et MPL

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Auteur / Autrice : Xénia Cabagnols
Direction : William Vainchenker
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Hématologie et Oncologie
Date : Soutenance en 2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris2014-....)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)

Résumé

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Les néoplasmes myéloprolifératifs (NMP) sont des maladies très hétérogènes qui regroupent diverses hémopathies clonales affectant une ou plusieurs lignées myéloïdes, aboutissant à une production anormalement élevée de cellules matures. Des mutations dans des gènes codant pour des protéines de signalisation ont été identifiées dans ces maladies. Elles ont pour conséquences la dérégulation de la signalisation intracellulaire et la production excessive de cellules matures. Mon travail s'est concentré sur le groupe le plus fréquent des NMP, les NMP classiques non-BCR-ABL1, qui contient la polyglobulie de Vaquez (PV), la thrombocytémie essentielle (TE) et la myélofibrose primaire (MFP). Le but de mon travail était la caractérisation des anomalies moléculaires responsables des TE négatives pour les mutations JAK2 V617F et MPL VV515K/L. J'ai trouvé des mutations rares de MPL, S204P et Y591N, qui sont des faibles gains de fonction responsables d'une signalisation JAK/STAT augmentée. La découverte de mutations dans le gène de la CALR, une protéine chaperonne du réticulum endoplasmique, dans 20% des TE a réorienté mon projet. Dans un premier temps, j'ai caractérisé les TE et MF mutés pour la CALR avec une approche clinique. Cela m'a a permis de souligner des différences importantes entre les patients portant les deux mutations les plus fréquentes, mais également entre les patients mutés CALR et les patients JAK2 V617F. Ces différences phénotypiques suggérant des différences fonctionnelles, j'ai étudié la biologie et l'architecture clonale d'un petit groupe de TE et MF mutés pour la CALR. J'ai observé que le clone muté CALR envahit l'hématopoïèse dès le stade cellule souche, avec pour conséquence une fréquence allélique élevée dans les cellules myéloïdes et lymphoïdes matures. Enfin, parmi les cas de NMP étudiés au laboratoire, un patient atypique souffrant d'une leucémie myéloïde chronique plus une myélofibrose a été testé positif pour une mutation de la CALR alors qu'il était porteur de BCR-ABL1. En étudiant son architecture clonale, j'ai montré que BCR-ABL1 et la mutation de CALR appartiennent au même clone, en contradiction avec ce qui était communément admis. De plus, j'ai observé que le clone muté CALR n'est pas sensible aux inhibiteurs de tyrosine kinase, contrairement au clone BCR-ABL1/CALR muté. Ce travail a permis d'identifier plusieurs mutations jusque là peu connues et dont les fréquences étaient sous-estimées, d'approfondir les connaissances sur les anomalies de la CALR et l'association avec les autres mutations de signalisation.