Une vie dans les mots des autres. Le geste intertextuel dans l'oeuvre de Georges Perec
Auteur / Autrice : | Raoul Delemazure |
Direction : | Éric Marty, Yannick Séité |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et sémiologie du texte et de l'image |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langue, littérature, image, civilisations et sciences humaines (domaines francophone et anglophone) (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019) |
Mots clés
Résumé
Quand on parcourt l'oeuvre de Perec, on s'aperçoit de l'omniprésence de l'intertextualité : il recourt à des emprunts intertextuels dans des oeuvres littéraires, dans des écrits privés, mais aussi quand il parle, en public ou à ses proches. La pratique intertextuelle de Georges Perec excède donc le cadre du texte. Or, s'il existe de nombreuses études consacrées à l'intertextualité dans l'ceuvre de Perec, elles se fondent principalement sur la théorie du texte qui interroge l'insertion des fragments hétérogènes dans un texte, mais non leur présence. En quittant le cadre de la théorie du texte et en introduisant une notion de sujet, on peut alors non pas décrire mais évaluer le geste qui consiste à parler et à écrire par le biais des mots des autres. On peut ainsi voir, dans un premier temps, que l'intertextualité sert d'embrayeur de l'écriture pour un sujet écrivant. Puis, en historicisant les pratiques intertextuelles et les revendications de ces pratiques, on voit que l'écriture intertextuelle est le résultat d'un repli sur soi du littéraire, qui trouve dans la mémoire de la littérature sa réserve, mais aussi le produit d'un champ littéraire contemporain qui valorise le geste de la citation. Enfin, en se concentrant davantage sur la dimension privée de certains emprunts, on voit que Perec est celui qui se sert de l'imaginaire du livre comme médiation de la violence historique, qui se sert des mots des autres comme médiation de l'intime et enfin qui se sert de la répétition comme réponse au manque, produisant l'opération qui traite la névrose du vide par le saut sur place de la répétition.