Thèse soutenue

Entre engagement et distanciation : le dilemme d’un écrivain, Germano Almeida, dans la société post-coloniale du Cap-Vert

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Auteur / Autrice : Maria do Carmo Martins Pires
Direction : Jacqueline PenjonAna Mafalda Leite
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études portugaises et de l'Afrique lusophone
Date : Soutenance le 10/12/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Universidade de Lisboa. Faculdade de letras
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche sur les pays lusophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olinda Kleiman
Examinateurs / Examinatrices : Jacqueline Penjon, Ana Mafalda Leite, Olinda Kleiman, Vanda Maria Coutinho Garrido Anastácio, Vera Maquêa, Ana Maria Martinho Carver Gale

Résumé

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Cette thèse a pour ambition d’interroger les positions inévitablement instables que ne cesse de briguer l’écrivain Germano Almeida au sein de la société capverdienne. Partant du principe que l’énonciation littéraire est constitutivement tenue de réfléchir dans l’univers fictionnel qu’elle construit les conditions de sa propre existence, cette étude vise d’abord à montrer comment Germano Almeida met en place des scénographies qui lui permettent de négocier l’inscription de ses œuvres tant dans le champ du pouvoir que dans le champ littéraire du Cap-Vert. Dans la première partie, l’analyse porte sur les rapports spécifiques qu’entretiennent littérature et politique dans un espace d’abord colonial puis post-colonial, l’introduction de l’humour et de l’ironie dans la littérature « savante », la tension entre une oralité revendiquée et une écriture effective qui prend une dimension particulière dans un espace linguistique diglossique et finalement les écarts entre la réception planifiée et la réception effective de son œuvre. La deuxième partie met en évidence la volonté chez Germano Almeida de participer à la configuration de l’espace social capverdien. Si les premières fictions almeidiennes ont systématiquement déconstruit les représentations traditionnellement rurales et intégrées de la société créole, les plus récentes dessinent en définitive les contours d’une société plutôt urbaine qui ne cesse de faire face à la contingence. La troisième partie fait justement ressortir une volonté constante d’inscrire les diverses expériences créoles dans un continuum temporel qui permette non seulement de donner sens au passé mais également d’avoir une meilleure maîtrise de l’avenir et d’échapper ainsi au danger de la répétition carnavalesque de l’histoire. L’étude de ces configurations spatio-temporelles met finalement en évidence le fait que leur énonciateur se conçoit non seulement comme un élément à part entière de la société capverdienne mais également son observateur distancié et donc averti.