Thèse soutenue

"L'énergie de l'espace" : André du Bouchet : Reprendre à la peinture son bien.

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Auteur / Autrice : Sylvie Decorniquet
Direction : Michel Collot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et francophone
Date : Soutenance le 11/12/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Maulpoix
Examinateurs / Examinatrices : Michel Collot, Jean-Michel Maulpoix, Corinne Bayle, Serge Linarès
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Bayle, Serge Linarès

Résumé

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La spécificité de l’œuvre d’André du Bouchet se tient dans un lien extrêmement étroit avec les arts plastiques et les artistes. Son écriture engage la poésie, à l’égal de la peinture, dans la compréhension de l’énigme de la visibilité, en inventant sa propre mise en espace. La page est traitée comme une surface où le fait d’agencer des termes selon des orientations spécifiques octroie au support le bénéfice de l’énergie exercée par cette spatialisation des éléments, en plus de la tension déployée par les entrelacs du sens. Trois axes sont ainsi successivement abordés : le Tracé, la Vision, et le Support. Chacune des opérations lexicales comme syntaxiques procèdent du souci de désenclaver les notions qui viennent clore le sens et de porter l’accent sur la mobilité. Ainsi, André du Bouchet entend approcher les procédés que les peintres mettent en œuvre pour rendre compte, et de leur vision du monde, et de cette échappée du réel à laquelle ils se confrontent. S’interrogeant sur le regard porté sur le monde, puis retournant la question sur la façon dont le monde vient au regard, il façonne cette « langue sans parler…..aveuglément peinture » qui fait entrevoir une réalité inédite. Sa conception d’une épaisseur du support s’appuie sur une pensée en volume qui substitue aux coordonnées spatio-temporelles de la géométrie de l’espace des qualités intensives liées à une appréhension kinesthésique du monde. Il fonde une énergétique de l’espace et engage, ce faisant, une conception de la place de l’homme dans le monde entendue comme déplacement, emportement incessant.