Immersion réciproque à Biel/Bienne, Suisse : scolarisation en contexte plurilingue dans l'école publique Filière Bilingue (FiBi) : une étude longitudinale menée sur le développement des langues de scolarisation (français & (suisse) allemand)
Auteur / Autrice : | Mélanie Buser |
Direction : | Jean-Paul Narcy-Combes |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Didactique des langues et cultures |
Date : | Soutenance le 02/12/2015 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Équipe d'accueil Didactique des langues, des textes et des cultures (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Gilles Forlot |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Narcy-Combes, Gilles Forlot, Laurent Gajo, Jean-Claude Bertin, Maria Causa, Bernard Wentzel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Gajo, Jean-Claude Bertin |
Mots clés
Résumé
La Filière Bilingue (FiBi), une école publique dont le concept repose sur l’enseignement par immersion réciproque, se trouve à la frontière linguistique, à Biel/Bienne. L’enseignement y est dispensé à parts égales en (suisse-) allemand et en français (Modèle 50/50) par des enseignant-e-s locutrices/locuteurs natives/natifs. Cette école, qui offre une alternative aux écoles avec une seule langue de scolarisation, promeut l’intégration des élèves francophones et germanophones, mais aussi d’enfants allophones ne partageant pas les deux langues de scolarisation. Elle favorise ainsi «le développement du bilinguisme et de la bi-littératie, en plus du niveau requis des savoirs disciplinaires et des compétences interculturelles de tous les élèves» (Christian 1994: 1). La présence d’élèves francophones, germanophones et allophones dans la même classe permet à ces apprenant-e-s, plurilingues en devenir, l’acquisition des deux langues de scolarisation en communiquant avec des locutrices/locuteurs natives/natifs et en valorisant leurs cultures respectives.Cette thèse se propose de documenter le développement des deux langues de scolarisation (français et (suisse-)allemand). La première partie de ce travail présente le cadre théorique. Après avoir donné la définition de quelques notions clés comme «langue», «bilinguisme vs. SLA», «plurilinguisme», «immersion (réciproque)» et «translanguaging», nous adopterons une perspective qui montre comment les plurilingues en devenir utilisent leur deux langues de scolarisation afin de communiquer de façon efficace. En faisant référence à une idéologie hétéroglossique, cette perspective plus holistique permettra d'analyser l'apprentissage des langues en tenant compte de l’interdépendance fonctionnelle des deux langues. Ceci constituera la base à travers laquelle nous analyserons les pratiques langagières des apprenant-e-s et les résultats d’interviews semi-dirigées et axées sur la performance conduites dans les deux langues de scolarisation (dix interviews au total).Dans la deuxième partie de notre travail, nous présenterons les données empiriques qui constituent notre corpus de référence et en proposerons une analyse. En ce qui concerne les données, notre choix s’est porté sur un corpus longitudinal qui a été récolté pendant quatre ans. Ce choix nous a paru le meilleur moyen pour décrire le processus dynamique de l’acquisition des deux langues (français et (suisse-) allemand). Quant à l’analyse des données, nous avons décidé de combiner deux approches complémentaires : l’analyse qualitative permettra de décrire de manière détaillée les stratégies du «translanguaging» (García, 2009) utilisées par les élèves, alors que l’analyse quantitative s’attachera à évaluer la capacité des apprenant-e-s «à utiliser la langue de façon communicative» (Bachman et Palmer, 2010) à différents moments de leur apprentissage.Dans la troisième et dernière partie, nous nous attacherons aux implications pédagogiques que ce type d’immersion suppose et que notre étude essaie de modéliser. En effet, il importe que les (futur-e-s) enseignant-e-s œuvrant dans ces écoles devraient bénéficient d’une formation adéquate se basant sur la professionnalisation de l’enseignement par immersion, autrement dit fondée sur la recherche et adaptée à la pratique. Le but sera de former des enseignant-e-s capables de soutenir le plus efficacement possible leurs élèves dans le processus de l’apprentissage intégré des savoirs discipinaires et linguistiques. Nous conclurons ce travail par une synthèse de l'étude et de ses principaux résultats et nous efforcerons de dégager des pistes intéressantes pour des projets de recherche ultérieurs.