Thèse soutenue

La Littérature et son public d’amateurs au XVIIIe siècle : contribution des correspondances féminines

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Bénédicte Peralez Peslier
Direction : Jean-Paul Sermain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 13/11/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Christophe Martin
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Sermain, Christophe Martin, Claude Habib, Antoine Litli, Jean Mainil, Hélène Merlin-Kajman

Résumé

FR  |  
EN

Les correspondances féminines du XVIIIe siècle participent à l’émergence d’un nouveau public, dont le jugement a progressivement été pris en compte au siècle précédent : celui des « amateurs des Lettres ». Le rôle de ces personnes qui cultivent un goût pour les Lettres sans faire profession d’écrire ou de jouer est encore mal défini, à une époque où le champ de la discipline littéraire, qui s’est constitué de manière autonome au XVIIe siècle, subit des mutations. Longtemps cantonnées à des travaux voués à l’anonymat ou à une divulgation restreinte, les femmes font du commerce épistolaire un lieu d’accomplissement privilégié de leurs pratiques culturelles en amateur, apportant, sur le sujet, une connaissance essentielle. Notre étude porte sur les lettres de sept épistolières : Mmes de Graffigny, du Deffand, du Châtelet, d’Épinay, de Charrière, et Roland, ainsi que Mlles de Malboissière et de Lespinasse. Dans la première partie sont envisagées les conditions familiales et sociales qui favorisent l’accès des épistolières à une culture lettrée indispensable à l’éveil de leur goût pour les Lettres. La seconde partie s’intéresse à la formation et à l’appropriation de cette culture par les femmes, au gré d’expériences de lecture et de représentations de spectacles dramatiques. La recherche porte ensuite sur le rôle des épistolières dans la transmission des textes et dans l’arbitrage des Lettres, à telle enseigne qu’elles deviennent les agents privilégiés de la médiatisation de la vie littéraire de l’époque. La fréquentation quotidienne des œuvres, qu’elles soumettent à la critique, finit par nourrir leurs pratiques d’écriture. Celles-ci, étudiées dans la dernière partie, sont fondées sur des procédés d’emprunts aux textes littéraires, qui favorisent le badinage avec les interlocuteurs, et sur des initiatives nombreuses de composition qui repoussent les limites du genre épistolaire. Ainsi, en mettant à l’épreuve les goûts des épistolières à travers l’exercice de la plume, les correspondances s’avèrent une pierre de touche du savoir et de la sensibilité littéraire des femmes lettrées, un lieu d’expression et, dans la lignée des lettres de la marquise de Sévigné, l’espace par excellence de la création en amateur.