Thèse soutenue

Humour pervers, prison et écriture. Une analyse psychobiographique de l'œuvre romanesque du marquis de Sade

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Auteur / Autrice : Frédéric Mazières
Direction : Érik Leborgne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 25/06/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Formes et idées de la Renaissance aux Lumières (2005-... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Abramovici
Examinateurs / Examinatrices : Érik Leborgne, Jean-Christophe Abramovici, Stéphanie Genand, Sophie de Mijolla-Mellor

Résumé

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Notre thèse de doctorat propose une analyse d’inspiration freudienne des œuvres romanesques du marquis de Sade. Elle relève, plus précisément, de la psychobiographie en ce qu’elle privilégie l’analyse des conflits des écrivains avec leurs parents, et les traumatismes psychiques subséquents. L’œuvre et l’écriture de Sade sont les résultats de nombreux facteurs : enfance multi-pathogène, personnalité borderline multi-pathologique (perverse et psychopathique), multi-récidiviste, incarcérations ou internements dans des asiles. Parmi tous ces paramètres psycho-socio-pathologiques, la prison est celui qui a aggravé, sous la forme d’une psychose carcérale réactionnelle, ses tendances morbides et la violence de son écriture. Se sentant menacé par une évolution de sa personnalité vers une psychose structurelle, Sade tente de prendre ses distances, en les rendant absurdes, avec les représentations pulsionnelles délirantes qu’il obtient grâce à ses rêves et à ses rêveries. C’est à ce moment-là qu’interviennent les procédés cathartiques et thérapeutiques de l’humour et/ou du comique pervers. Grâce à ces procédés symboliques, qu’il a mis au point dans sa correspondance avec sa femme et avec « Milly », l’une de ses amies, Sade se met en scène, lui et ses objets sexuels, dans des fantasmatiques pré-œdipiennes. Plus les décalages avec l’esthétique des réalités sexuelles œdipiennes (ou génitales) sont importants, plus l’humour pervers peut surgir. Grâce à l’humour pervers, Sade peut mimer une victoire narcissique illusoire. L’humour pervers facilite l’assassinat psychique, affectif et moral des lecteurs. Nous avons terminé notre étude en proposant l’analyse d’une forme extrême d’humour pervers, l’humour pervers nécrophile.