Thèse soutenue

Typologie contrastive des pronoms personnels en hongrois et en mordve erzya
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Auteur / Autrice : Krisztina Hevér-Joly
Direction : Jean-Léo Léonard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique
Date : Soutenance le 29/01/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Martine Adda-Decker
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Léo Léonard, Martine Adda-Decker, Tamás Janurik, Patrice Pognan, Anna Sörés, Eva Toulouze

Résumé

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La présente thèse constitue une étude typologique contrastive des allomorphies pronominales dans deux langues finno-ougriennes : en hongrois et en mordve erzya. On entend ici par typologie contrastive une approche typologique fondée sur la mise en contraste des structures de deux ou plusieurs langues, y compris des langues de la même famille linguistique, afin d’explorer des propriétés à la fois spécifiques et universelles. De ce point de vue, le hongrois et le mordve s’avèrent particulièrement pertinents en termes de structuration des systèmes de marques pronominales, en raison de propriétés morphologiques caractéristiques de l’ouralien central et oriental, tels que l’existence d’une double conjugaison (subjective et objective, voire « objective définie », en mordve), qui induit des séries allomorphiques complexes, tout en suivant des principes réducteurs universels (syncrétisme, sous-spécification et surspécification de certaines marques ou conditions de marquage morphonologique). Cette thèse comprend neuf chapitres, distribués sur trois volets. Le premier volet décrit les structures et les étapes de la modélisation des systèmes pronominaux dans les deux langues. Dans le premier chapitre, nous présentons des généralités historiques et structurales du hongrois et du mordve erzya, ainsi que la place que ces langues occupent parmi les langues finno-ougriennes, du point de vue de la classification et de la typologie. Une série de particularités importantes pour la compréhension des deux systèmes, en termes d’organisation structurale, concerne les propriétés allomorphiques des unités fonctionnelles et relationnelles de type pronominal, telles que l’harmonie vocalique, les suffixes casuels, le système verbal, et l’ordre des mots. Le deuxième chapitre concerne le lien entre les pronoms personnels et des catégories grammaticales fondamentales telles qu’animacité, nombre, personne, définitude, et aboutit à la conclusion que c’est le pronom personnel qui est particulièrement marqué par ces catégories grammaticales – les mêmes qui peuvent avoir, dans les langues du monde, une incidence sur la construction ou l’organisation des systèmes de classes flexionnelles. Le troisième chapitre présente une approche historiographique du hongrois et du mordve erzya; le quatrième chapitre propose une réanalyse de la flexion pronominale erzya, en suivant les mêmes principes que ceux jadis préconisés par András Kornai dans son analyse du système de la flexion nominale du hongrois (Kornai 1994), dans la mesure où ce modèle morphologique traite l’affixation comme une opération sur des traits combinés. Le deuxième volet de cette recherche développe des études de cas exploratoires dans une perspective de TAL : un corpus d’erzya littéraire et un corpus d’erzya biblique sont analysés contrastivement en suivant les démarches et le paramétrage requis par le logiciel Trameur. Le troisième volet sort de l’analyse des registres stylistiques au sein d’une langue donnée pour revenir à une typologie contrastive structurale hongrois-mordve. Dans le dernier chapitre, nous proposons une synthèse de ces deux aspects de la typologie contrastive : contrastes de registres intralangue, contraste de structures interlangues, en fonction d’un ensemble de paramètres partagés. La synergie entre la méthode lexicométrique et la typologie générale constitue l’un des principaux apports heuristiques de cette thèse, dont le but est de développer une typologie des langues finno-ougriennes qui tienne davantage compte de la contrastivité des structures et de leur relativisme que des grands traits catégoriels interlangues, davantage sujets aux biais empiriques et méthodologiques que peuvent recéler les grands corpus.