Thèse soutenue

La transgression du réel dans l'oeuvre dramatique de Michel Deutsch

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Auteur / Autrice : Darine Kazan
Direction : Catherine Naugrette-Christophe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 27/06/2015
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yannick Butel
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Naugrette-Christophe, Yannick Butel, Joseph Danan, Muriel Plana

Résumé

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L‟intérêt porte sur l‟intervention ou la non-intervention du réel dans la représentation. Le réalisme dans l‟oeuvre dramatique se mesure à l‟aune de la mise au jour des actualités historiques, politico-sociales et des réalités existentielles. A la quête de l‟interprétation de la conception du “réel” s‟ajoute un questionnement esthétique : la manière de le montrer. Notre recherche a comme objet l‟oeuvre dramatique de Michel Deutsch. C‟est en donnant à voir les défaillances des individus et leur non-intégration sociale dans le monde actuel désorganisé que le dramaturge témoigne son approche réaliste. La configuration dramaturgique de l‟espace extrascénique et l‟usage vraisemblable des objets qui y sont installés en sont des arguments à l‟appui. “L‟annonciation/incarnation de la réalité” rajoute de l‟exactitude aux faits représentés et la mise en oeuvre de la fonctionnalité du symbolique en dépit des descriptions standards prévaut. Or, la non-accessibilité dudit réel est un défi lancé à la reproduction d‟une image globale et parfaite de tous les événements. L‟incongruité tributaire du “nowhere” et de l‟anti-naturalisme structurel et factuel de l‟espace dramatique culmine avec l‟exposition inappropriée des principes consubstantiels à l‟espace théâtral. Le brouillage des repères temporels et l‟atemporalité accentuent le dysfonctionnement. Le langage lacunaire déjoue l‟expression, l‟extériorisation, la compréhension et la communicabilité. Le rapport au vécu se creuse : la pensée et la parole individuelle s‟évincent en faveur de l‟irruption recommencée de “l‟auteur-rhapsode”. Si la non-identification, le démembrement ou l‟indétermination de la situation d‟énonciation de l‟individu est condamnable, son existence atomique ou sa non-existence l‟est davantage.Michel Deutsch opte pour la transgression du réel et préconise le rejet catégorique de la duplication imitative et le principe de la “déconstruction-reconstruction” dans la représentation.