Exister dans le monde de la santé : Sociologie des jeux de savoir et de pouvoir des experts « activité physique et cancers » en France
Auteur / Autrice : | Thomas Ginsbourger |
Direction : | Philippe Terral |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance le 24/11/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Patrice Cohen |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Mayère | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Granjou, Claire Perrin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L'activité physique est un sujet d'actualité en matière de santé publique, notamment en ce qui concerne les cancers. En effet, elle a de nombreux bénéfices, comme réduire leur survenue ou leur récidive, et améliorer la qualité de vie. Ces questions d'activité physique et cancers ont émergé en France dans les années 90, à une période où la succession de crises sanitaires, la mobilisation croissante des malades, la critique d'une médecine froide et techniciste et la conception globale de la santé promue par l'OMS semblaient donner l'opportunité à des acteurs non médicaux d'investir un monde de la santé historiquement dominé par les médecins. Nous avons donc cherché à savoir qui sont les experts reconnus légitimes pour dire le vrai en matière d'activité physique et cancers. Nous avons ensuite remarqué que ces experts se sentent peu considérés dans le monde de la santé et éprouvent des difficultés à exister par rapport à la médecine conventionnelle, estimant que ce qu'ils font est par exemple '' regardé de haut '', '' pas prioritaire '' ou '' dévalorisé ''. Nous avons ainsi mis à jour - au-delà du constat de l'emprise du curatif sur le préventif dans notre système de santé - les raisons susceptibles d'expliquer que ces experts se considèrent comme un '' petit village d'irréductibles gaulois ''. Enfin, nous nous sommes intéressés aux débats qui animent ces experts lorsqu'ils participent à des expertises collectives - où l'on retrouve notamment des représentants des sciences biomédicales et des sciences humaines et sociales - et à leurs façons de concilier ou non leurs arguments et intérêts. Ceci nous a permis de comprendre comment ils arrivent à exister par rapport à la médecine conventionnelle et à collaborer entre eux.