La constitution de l'ITAV en Midi-Pyrénées : les nanobiotechnologies comme levier de la transformation de la recherche publique
Auteur / Autrice : | Sarah Camguilhem |
Direction : | Marie-Gabrielle Suraud, Xavier Bouju |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance le 19/10/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Mots clés
Résumé
Ce travail de recherche interroge l'articulation de la politique scientifique à la pratique concrète et quotidienne des chercheurs académiques. Depuis les années 1980, on assiste à une remise en cause du modèle '' traditionnel '' d'organisation de la recherche, qui tend à être remplacé par un nouveau, dont les deux principales caractéristiques sont 1) le passage d'un financement récurrent à un financement majoritairement sur projets ; 2) l'affichage, au niveau de la politique scientifique, de l'interdisciplinarité comme un moyen de favoriser l'innovation. Dans ce mouvement global, les '' nanos '', porteuses de promesses en termes de développement économique et de création d'emplois, apparaissent comme un levier pour rapprocher la recherche des enjeux économiques et industriels. C'est la raison pour laquelle nous appréhendons les '' nanos '' dans leur dimension de vecteur d'une recomposition de l'organisation de la recherche par la sphère politique. Ce mouvement est contesté par les chercheurs. Aussi, nous étudions, d'un côté, les transformations au niveau des exigences de la politique scientifique, et, d'un autre côté, les façons dont les chercheurs s'approprient, ou contournent, ces évolutions. Notre travail de terrain se focalise sur le niveau local et la constitution de l'Institut des technologies avancées en sciences du vivant (Itav), pensé comme un lieu devant favoriser l'innovation et le développement technologique, par le biais des nanobiotechnologies en particulier. Dans une perspective habermassienne visant à alimenter la question théorique des rapports entre système et monde vécu (Habermas, 1987), nous mettons au jour, à travers notre analyse, les motifs et les formes de la résistance des chercheurs aux injonctions politiques orientées vers des enjeux économiques. Cette résistance repose en partie sur des enjeux stratégiques, de carrière notamment. Mais elle est également fondée, en partie, sur un accord normatif autour de valeurs et de normes qui contribuent à la reproduction de la sphère de la recherche en tant que sphère d'activité autonome.