L'IL-33 en immunothérapie anticancéreuse par les lymphocytes T Gamma Delta
Auteur / Autrice : | Caroline Duault |
Direction : | Mary Poupot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Immunologie |
Date : | Soutenance le 05/02/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie Santé Biotechnologies (Toulouse) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les lymphocytes T Vgamma9Vdelta2 humains constituent la sous-population majoritaire de lymphocytes Tgammadelta dans le sang chez l'adulte sain et représentent 1% à 4% des cellules mononucléées du sang périphérique (PBMC). Ce sont des lymphocytes T non conventionnels activés par des antigènes non peptidiques, les phosphoantigènes (PAgs) sans nécessité de restriction par les molécules du CMH. Ils jouent un rôle essentiel dans l'immunité anti-infectieuse et antitumorale, notamment en sécrétant des cytokines pro-inflammatoires et des molécules lytiques au contact de leurs cellules cibles. L'efficacité des lymphocytes T Vgamma9Vdelta2 en immunothérapie anticancéreuse est aujourd'hui démontrée mais reste fortement limitée en raison de la grande toxicité de l'IL-2 requise pour leur expansion. Toutes les cytokines de la famille de l'IL-2 possèdent la même toxicité intrinsèque, en raison de la chaîne gamma commune à tous les récepteurs de cette famille. Il est donc nécessaire de trouver une molécule alternative à l'IL 2, moins toxique mais tout aussi efficace, dont la transduction du signal ne dépend pas de la chaîne gamma. L'IL-33 est une cytokine de la famille de l'IL-1 appartenant au groupe des alarmines, dont le récepteur ST2/IL-1 RAcP est gamma chain-indépendant. Elle est naturellement présente dans le microenvironnement tumoral et son récepteur ST2 est exprimé sur de nombreuses cellules de l'immunité innée et adaptative. L'IL-33 est une cytokine pluripotente, pouvant induire à la fois des réponses immunitaires de type Th2 ou Th1. Néanmoins, aucune donnée n'était disponible quant à la bioactivité de l'IL-33 sur les lymphocytes T Vgamma9Vdelta2. Mes travaux de thèse ont donc consisté à déterminer si l'IL-33 pouvait potentialiser les fonctions anticancéreuses des lymphocytes T Vgamma9Vdelta2. Au cours de cette étude, nous avons montré que l'IL-33 associée à un PAg induit la prolifération et l'amplification des lymphocytes T Vgamma9Vdelta2 au sein des PBMC. Après amplification, les lymphocytes T Vgamma9Vdelta2 induits avec de l'IL-33 sécrètent des cytokines de type Th1 INF-gamma et TNF-alpha et ont une activité cytotoxique semblable à ceux induits avec de l'IL-2. De plus, nous avons mis en évidence que la prolifération des lymphocytes T Vgamma9Vdelta2 induite par l'IL-33 est issue d'un mécanisme complexe dépendant d'une interaction avec les lymphocytes T CD4. L'ensemble de ces résultats suggère que l'IL-33 pourrait représenter une bonne alternative à l'IL-2 dans les protocoles d'immunothérapie anticancéreuse impliquant des lymphocytes T Vgamma9Vdelta2.