Édition des livres 57 et 58 de l'"Histoire romaine" de Dion Cassius : établissement du texte, traduction et commentaire
Auteur / Autrice : | Marie Platon |
Direction : | Éric Foulon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres classiques |
Date : | Soutenance le 11/12/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Patrimoine, littérature, histoire (Toulouse ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Visa-Ondarçuhu |
Examinateurs / Examinatrices : Éric Foulon, Valérie Fromentin, Michèle Coltelloni-Trannoy, Michel Molin |
Mots clés
Résumé
Cette thèse, une édition traduite et commentée de deux livres de l'Histoire romaine (livres 57 et 58), s'inscrit dans un programme d'édition critique complète et moderne de cette œuvre. Dans ce diptyque faisant suite au cycle augustéen des livres 51 à 56, Dion Cassius retrace, avec le recul d'un sénateur romain de l'époque sévérienne, le principat de Tibère et ses soubresauts, des mutineries des légions en Pannonie et en Germanie à la disparition subreptice de l'empereur, en passant par les morts tragiques des héritiers présomptifs Germanicus et Drusus et la trahison de Séjan. Particulièrement attentif aux questions institutionnelles, l'historien grec s'attache à montrer comment le successeur d'Auguste poursuit l'œuvre de fondation du Principat entreprise par ce dernier en même temps qu'il la pervertit et s'éloigne progressivement de l'idéal politique défini par Mécène au livre 52, en particulier dans les relations qu'il instaure avec les sénateurs. Combinant structure biographique et trame annalistique, approche chronologique et distorsions temporelles, le récit de Dion vient tantôt corroborer tantôt nuancer les témoignages antérieurs des écrivains latins Suétone et Tacite sur la personnalité de Tibère et les événements marquants de son principat. Bien que longtemps considérés par les historiens modernes comme une source d'appoint pour la connaissance de cette période, les livres 57 et 58 de l'Histoire romaine, malgré leur état partiellement lacunaire, apportent de surcroît un éclairage essentiel sur les circonstances entourant la chute de Séjan, pour lesquelles nous ne disposons pas du témoignage des Annales de Tacite. À côté de notre travail d'établissement du texte et de traduction, nous proposons donc un commentaire qui s'efforce de dégager, en trois temps consacrés successivement à la structure narrative des deux livres, à la construction d'une figure d'empereur à la fois singulière et archétypale, et, enfin, à la tonalité distanciée du récit, l'originalité stylistique et l'intérêt historique du point de vue développé par Dion Cassius sur la vie politique et les institutions romaines du Haut-Empire.