Thèse soutenue

La pratique des devoirs en classe et en-dehors de la classe : de l'analyse de l'activité à la conception d'environnements de formation

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Auteur / Autrice : Rémi Bonasio
Direction : Philippe Veyrunes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 23/11/2015
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Éducation, formation, travail, savoirs (Toulouse ; 2011-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-François Marcel
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Veyrunes, Brigitte Albero, Serge Leblanc, Olivier Maulini, Patrick Rayou
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Albero, Serge Leblanc

Résumé

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Cette thèse a pour double objectif d'analyser l'activité individuelle et collective d'enseignants, parents, animateurs et enfants dans la pratique des devoirs et d'en envisager les conditions de transformation. Inscrite dans le programme du « cours d'action », cette recherche a consisté : a) à analyser l'activité dans deux études de cas référant à des situations de devoirs, d'une part en classe et dans un dispositif péri-scolaire, et d'autre part en classe et dans une famille, à partir d'enregistrements vidéoscopés et de séances en autoconfrontation ; b) à concevoir un environnement de formation à destination d'enseignants, parents et animateurs à partir d’artefacts vidéo élaborés grâce aux données initialement recueillies ; c) à mettre en œuvre cet environnement de formation en confrontant les participants à ces artefacts vidéo et en analysant leur activité. Les résultats sont analysés en tant qu'ils réfèrent à deux volets de la recherche : empirique et technologique. En ce qui concerne le volet empirique, les résultats ont mis en évidence que malgré la séparation spatio-temporelle des situations, il était possible d'identifier des dimensions collectives de l'activité dans la pratique des devoirs, liées à la circulation des enfants et objets techniques. Ces derniers ont été considérés comme des « interfaces » permettant l'articulation de l'activité des adultes. Cela a permis de pointer : a) l'existence d'une culture partagée entres les enseignants, parents et animateurs qui expliquerait en partie la pérennité de la pratique des devoirs ; b) des éléments d'une culture spécifique à chacune des catégories d'acteurs ; c) des asymétries étant donné que l'activité de l'enseignant a eu beaucoup plus d'influence sur la dynamique de l'activité collective que n'en ont eu les autres adultes ; d) des difficultés rencontrées par les parents et animateurs dans l'encadrement du travail des enfants ; e) une influence importante des objets techniques dans la dynamique de l'activité collective. Dans ce cadre, ces situations ont été analysées comme offrant un faible potentiel d'apprentissage pour les enfants. Au plan technologique, il s'est agi d'identifier le potentiel de l'environnement de formation pour ce qui est d'aider les acteurs à s’approprier les dimensions collectives de leur activité et d'envisager des situations plus propices aux apprentissages chez les enfants. Pour cela, leur activité a été analysée lorsqu'ils étaient confrontés à l'épisode de l'artefact vidéo qui référait à l'espace-temps auquel, dans la pratique, ils n'avaient habituellement pas accès. Les résultats ont mis en évidence des processus cognitifs référant à une prise de conscience, chez les participants, des dimensions collectives de l'activité. Parallèlement, des limites sont apparues en ce qui concerne le potentiel de l'environnement de formation à encourager, chez ces mêmes acteurs, de nouvelles actions. Ces résultats, analysés en lien avec les spécificités des artefacts, leur modalité d'utilisation ainsi que la culture des acteurs, ont donné lieu à des perspectives de transformation de l'environnement de formation.