Socio-anthropologie d'une transition protéique : comprendre la consommation des aliments protéiques d'origine animale à Delhi et Vadodara (Inde)
Auteur / Autrice : | Estelle Fourat |
Direction : | Jean-Pierre Poulain, Nicolas Bricas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 26/11/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....) |
Jury : | Président / Présidente : Hélène Guetat-Bernard |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Poulain, Nicolas Bricas, Claude Fischler, Christian Ghasarian, Gilles Boëtsch | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claude Fischler, Christian Ghasarian |
Résumé
La transition protéique correspond au processus de substitution entre protéines impliqué dans le cycle de la transition nutritionnelle, résultant de la transformation des normes et valeurs attachées aux aliments qui les fournissent. En Inde, la part relative des protéines ne s’inverse pas au profit des protéines animales dont l’augmentation se fait principalement par des aliments non carnés. Grâce à une enquête qualitative à Delhi et quantitative à Vadodara, la thèse démêle les déterminants aux décisions alimentaires concernant un portefeuille d’aliments protéiques d’origine animale, et leurs formes d’intégration dans les catégories alimentaires. Le modèle examine en effet les processus socioculturels de gestion de la mort alimentaire, régulateurs de la frontière végétarien/non-végétarien, ainsi que les frontières et contenus de ces catégories, perméables aux effets de la modernisation. Si les consommations apparaissent surdéterminées par des variables ethniques et sociales, les résultats invitent à considérer les dynamiques de différenciation sociale internes à ces groupes et opérées par ces aliments, ainsi que les contextes interactionnels agissant sur leur prévalence. A l’échelle micro-individuelle, les liens à l’alimentation et à ces aliments agencent des formes de régimes, évolutives dans un parcours alimentaire et biographique, établissant la relation entre l’individu, son alimentation, et le collectif. La thèse démontre l’autonomie culturelle vis à vis de contraintes biologiques et discute la convergence alimentaire par la place singulière des protéines animales dans les régimes alimentaires.