Développement socio-affectif des enfants exposés à la violence conjugale : une approche de la sécurité émotionnelle : étude des conduites intériorisées et extériorisées et des symptômes de stress post-traumatique de 46 enfants âgés de 5 ans et demi à 12 ans, et analyse de leurs représentations de la violence et des relations familiales
Auteur / Autrice : | Olivia Paul |
Direction : | Chantal Zaouche Gaudron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 12/10/2015 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Aubeline Vinay |
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Zaouche Gaudron, Paul Durning, Carl Lacharité, Geneviève Bergonnier-Dupuy | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Paul Durning, Carl Lacharité |
Mots clés
Résumé
L’objectif de cette recherche est d’étudier l’influence spécifique et combinée du contexte de violence conjugale sur le développement socio-affectif des enfants âgés de 5 ans et demi à 12 ans, et d’examiner leurs représentations de la violence et de leurs relations familiales. Notre étude s’appuie sur le modèle de la sécurité émotionnelle de Cummings et Davies (1994). Dans cette perspective, notre échantillon se compose de 32 mères et de 46 enfants âgés de 5 ans et demi à 12 ans, vivant en contexte de violence conjugale. Les mères ont renseigné trois questionnaires qui évaluent l’intensité de la violence conjugale à l’aide du « Conflict Tactic Scale II » (Cyr, Fortin & Chénier, 1997), l’adaptation socio-affective de leur enfant par le questionnaire « Children Behavior Checklist » (Achenbach, 1991), ainsi qu’un questionnaire de renseignements généraux. Les enfants ont, quant à eux, renseigné quatre questionnaires qui permettent de saisir leurs perceptions de la violence avec le « Children’s Perception of Interparental Conflict » (Cyr & Fortin, 2001), le processus de parentification grâce au « Parentification Questionnaire Youth » (Fortin, 2005), les conflits de loyauté à l’aide du « questionnaire des conflits de loyauté » (Fortin, 2005) et les symptômes de stress post-traumatique avec le « Trauma Symptom Checklist for Children » (Briere, 1989). Enfin, le « Systemic Analysis of Group Affiliation » (Compagnone, 2009) a été utilisé avec les enfants afin de saisir leurs représentions de la cohésion et du pouvoir au sein de la famille. Les principaux résultats mettent en évidence que la moitié des enfants présentent des problèmes extériorisés et 82,6% des problèmes intériorisés. Le degré de l’exposition à la violence de l’enfant influence ses représentations de la cohésion familiale, son sentiment de menace et de blâme, ses conflits de loyauté et la présence de certains symptômes de stress post-traumatique. Les représentations de l’enfant sur la violence et les relations familiales, telles que la parentification, le sentiment de blâme, les conflits de loyauté et les représentations de la cohésion et du pouvoir dans la famille, sont prédictives de la présence de symptômes de stress post-traumatique et de troubles de l’adaptation socio-affective. L’effet modulateur de la représentation du pouvoir et de la cohésion familiale, ainsi que les représentations de la violence et les conflits de loyauté ont été mis en évidence. Enfin, plus de la moitié des enfants de l’échantillon, en plus d’être exposés à la violence conjugale, ont aussi été directement maltraités, et les conséquences relevées sont d’autant plus majorées. L’ensemble des résultats obtenus nous permet de proposer des perspectives de recherche et des pistes d’intervention.