Thèse soutenue

L'abeille à travers champs : quelles interactions entre Apis mellifera L et le paysage agricole (Gers 32) ? : le rôle des structures paysagères ligneuses dans l'apport de ressources trophiques et leurs répercussions sur les traits d'histoire de vie des colonies
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Auteur / Autrice : Fanny Rhoné
Direction : Dominique Laffly
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement
Date : Soutenance le 25/06/2015
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géographie de l'environnement (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Métailié
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Laffly, Patrick Giraudoux, Raphaël Mathevet, Eric Maire, Jean-François Odoux
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Giraudoux, Raphaël Mathevet

Résumé

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La majorité des espèces cultivées en Europe (environ 84 %) nécessitent le service de pollinisation pour produire. Depuis plusieurs années, un important déclin des pollinisateurs est observé. Les populations d’abeilles domestiques, partie intégrante de l’agrobiodiversité, sont des bio-indicateurs sensibles de l’état de l’environnement agricole. Celles-ci sont aujourd’hui affectées par des mortalités importantes. Les interactions entre pesticides et pathogènes sont habituellement évoquées comme causes principales de ces mortalités. Cependant au sein de ces agropaysages, la perte de ressources trophiques en quantité et en diversité contribue également à l’affaiblissement des colonies. La qualité et les quantités de ressources trophiques disponibles dans le paysage influencent également leur activité de ponte et leur dynamique de développement. Au regard de ce contexte, cette thèse vise à analyser les interactions entre différents types de structures paysagères situées dans le département du Gers (32, France) et l’évolution des traits d’histoire de vie des colonies d’abeilles domestiques du genre Apis mellifera L. Elle questionne notamment le rôle de la composante ligneuse dans l’apport de ressources trophiques et ses repercussions sur l’évolution des traits d’histoire de vie. L’approche méthodologique développée consiste (i) en une analyse de l’organisation spatiale des six mosaïques paysagères différenciées par un gradient de présence de ligneux, (ii) en un suivi phénologique des ressources floristiques d’intérêt nectarifère et pollinifère, (iii) en un suivi de la dynamique de développement de 43 colonies observées durant deux ans (2010 et 2011) et (iv) en une analyse des strategies de butinage. Les résultats montrent la présence d’une grande diversité d’espèces floristiques d’intérêt nectarifère et pollinifère en contexte agricole gersois (200). Les ligneux constituent la seule sous-unité fonctionnelle permettant un apport conséquent et pérenne de ressources floristiques, tout au long de la saison en complément des cultures. La composante ligneuse et les surfaces cultivées (Brassica napus et Helianthus annuus) constituent les deux sous-unités les plus mobilisées pour la collecte de nectar. Les ligneux sont particulièrement recherchés au cours des périodes prévernale et vernale (première période) notamment au sein des structures paysagères fermées. La fluctuation des ressources floristiques disponibles impacte plus fortement le développement des colonies au sein des structures paysagères ouvertes que fermées. En effet, sur ces derniers, les ligneux permettent d’atténuer ces impacts notamment en période de disette, rendant les colonies plus résilientes.