L’impact de la variabilité articulatoire sur la perception auditive et l’acquisition de la production verbale chez des enfants présentant une dyslexie phonologique de CE1
Auteur / Autrice : | Amel Derbal |
Direction : | Rudolph Sock |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Phonétique générale et expérimentale |
Date : | Soutenance le 23/01/2015 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Linguistique, langues, parole (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Béatrice Vaxelaire |
Examinateurs / Examinatrices : Fabrice Hirsch, Frédéric Blanc | |
Rapporteur / Rapporteuse : Chafika Azdaou, Pascal Perrier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Selon la littérature, la dyslexie est une difficulté d’apprentissage de la lecture, non liée à un retard mental, à un déficit sensoriel et ni à l’environnement social ou familial défavorisé. L’enfant dyslexique présente un écart de 18 mois à 24 mois par rapport aux réalisations scolaires d'un sujet en lecture, et ses potentialités intellectuelles mesurées par une échelle d'intelligence (Q.I.). Il souffre d’un dysfonctionnement des structures cérébrales entravant ses capacités cognitives avec une mauvaise identification des mots. Le diagnostic repose sur l’évaluation de l’habileté de la parole, de la lecture et de l’écriture. Dans ce travail, nous nous sommes intéressés aux enfants présentant une dyslexie phonologique. Cette dernière se caractérise principalement par une altération de la voie phonologique. Ces enfants présentent une sensibilité intracatégorielle supérieure à leur sensibilité intercatégorielle. Si nous acceptons l’hypothèse du couplage entre la perception et la production de la parole, nous pouvons parler d’une perturbation de l’exécution articulatoire de leurs productions qui explique leur retard de parole et leur trouble du langage. En effet, la parole obéit à certaines règles phonétiques et phonologiques ; la variation d’un phonème coarticulé est la source de la difficulté de sa discrimination chez l’enfant dyslexique, car un phonème présente plusieurs allophones. Nous avons supposé que cette variabilité articulatoire d’un seul phonème est la cause principale de leur retard de production et de perception de la parole. De ce fait, nous avons procédé à une analyse de leur production verbale à la recherche des marqueurs articulatoires qui diffèrent de ceux des enfants du groupe de contrôle. Quatre expériences ont été effectuées traitant des séquences de types (CV, CVCV, VCVCV et VCVCCV) en lecture de mots et de pseudo mots, à haute voix et à débit normal. Les paramètres temporels étudiés en ce qui concerne les indices acoustiques pour le segment consonantique ont été pour la consonne occlusive sourde, la durée du VTT, le silence acoustique et le VOT et, pour la consonne occlusive sonore, l’occlusion et le VOT. Nous avons aussi mesuré les segments vocaliques adjacents. Ces différentes analyses révèlent, lors de l’identification de mots, que la voie d’assemblage peut être partiellement opérationnelle chez les enfants dyslexiques, une déformation de mot partielle ou totale, des oppositions de sonorité ou de lieu d’articulation problématiques. A noter aussi des durées segmentales plus élevées chez l’enfant dyslexique que chez l’enfant normo-lecteur traduisant une lenteur dans la progression de la réalisation articulatoire nécessitant une durée supplémentaire. Ces paramètres ne suivent pas souvent une cohérence dans leurs proportions par rapport aux exigences imposées par les caractéristiques du lieu d’articulation et de la qualité du signal. Cependant nous constatons qu’ils peuvent préserver leur intelligibilité. Cette étude expérimentale a permis de mettre en évidence la notion de couplage entre la perception et le trouble articulatoire, voire le retard de la parole et du langage.