Contribution à l'étude de l'influence du système immunitaire sur la sécrétion des hormones corticosurrénaliennes
Auteur / Autrice : | Hadrien Boyer |
Direction : | Hervé Lefebvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normande de biologie intégrative, santé, environnement (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Neuroendocrine EndOcrine and GeRminal DIfferentiation and Communication (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime2022-....) |
Résumé
Le cortex surrénalien est infiltré par des cellules du système immunitaire, dont les mastocytes, et exprime de nombreux récepteurs pour divers facteurs, tels que les récepteurs de l’ACTH mais aussi ceux des cytokines impliquées dans la réponse de l’organisme à une infection systémique. Cette interaction entre la fonction corticosurrénalienne et le système immunitaire jouerait un rôle important dans la réponse de l’organisme au stress infectieux en contribuant à maintenir l’homéostasie hydrominérale et métabolique. Des données antérieures ont montré que les mastocytes intrasurrénaliens stimulent la production d’aldostérone chez l’homme et le rat mais le rôle des cellules mastocytaires dans la régulation de la production de minéralocorticoïdes reste imprécis. Nos résultats montrent que les souris déficientes en mastocyte KitW-sh/W-sh présentent en régime normosodé une activation du système rénine-angiotensine (SRA) circulant qui permet de maintenir des taux normaux d’aldostérone plasmatique. En régime hyposodé, l’absence de mastocyte s’associe à une forte stimulation de l’expression de la rénine intra-surrénalienne à l’origine d’un hyperaldostéronisme majeur. Ces deux phénomènes peuvent être considérés comme des mécanismes de compensation consécutifs au déficit en mastocyte et suggèrent ainsi un rôle physiologique des mastocytes surrénaliens dans la régulation de la synthèse et de la production d’aldostérone. D’autres observations viennent conforter cette hypothèse comme l’activation des mastocytes surrénaliens par le régime désodé ainsi que la réduction de l’activité mastocytaire aux niveaux rénal et surrénalien en réponse au traitement par l’aliskiren, inhibiteur de la rénine circulante, chez les souris sauvages. Au cours du sepsis, la réponse sécrétoire de la surrénale dépend de la montée de l’ACTH et des cytokines à laquelle se surajoute l’influence du lipopolysaccharide (LPS). La synthèse intense de glucocorticoïdes en réponse au stress nécessite un apport important en cholestérol dans les cellules corticosurrénaliennes. Un défaut en protéines impliquées dans la stéroïdogenèse peut être responsable de la production inadaptée de cortisol observée chez les patients en choc septique. Grâce à l’utilisation d’un modèle murin de sepsis par ligature caecale, nous montrons que le sepsis augmente l’expression du gène codant SR-B1, le récepteur du HDL-cholestérol, mais réduit celle des gènes du transporteur Star et des enzymes de la stéroïdogenèse 3βHSD et 21-hydroxylase. Le traitement prolongé de souris et de cellules corticosurrénaliennes de rat par du LPS entraine une réduction progressive de la synthèse de corticostérone en réponse à l’ACTH. De plus, l’immunoréactivité des protéines SR-B1 et 3βHSD est fortement réduite dans le cortex surrénalien des souris traitées au LPS ainsi que dans celui des patients décédés de choc septique. Ces résultats montrent que la diminution de l’expression des gènes codant les transporteurs du cholestérol et les enzymes de la stéroïdogenèse joue un rôle important dans le développement d’une insuffisance surrénalienne lors d’un sepsis.