«Il lui semblait entendre. . . » : Flaubert et le spectre du musical
| Auteur / Autrice : | Damien Dauge |
| Direction : | Yvan Leclerc, Peter Szendy |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Littérature française |
| Date : | Soutenance en 2015 |
| Etablissement(s) : | Rouen |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime) |
| Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d’études et de recherche éditer-interpréter (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime ; 2000-....) |
| Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Reibel |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Marielle Macé, Timothée Picard |
Résumé
Les œuvres de Flaubert forcent un lecteur mélomane à tendre l’oreille vers trois apparitions fantomatiques de la musique. D’abord, leurs mises en musique sont à la fois méconnues et suspectes : de Madame Bovary on a fait des opéras oubliés ou des chansons à l’eau-de-rose, tandis qu’Hérodias a inspiré d’innombrables compositeurs savants sans qu’on puisse toutefois déterminer avec précision l’influence du conte de Flaubert. Ensuite, la réception critique de ses œuvres met en avant une forme de musicalité : le travail du style, l’épreuve du gueuloir aboutiraient à une musique flaubertienne des phrases ou des mots. A une autre échelle, la « symphonie » des Comices ou le rêve du « livre sur rien » poussent à prêter à Flaubert des intentions musicales. Mais face à de telles lectures on s’interroge sur la pertinence du modèle musical et sur le bienfondé de ces apparitions de la musique auprès d’un auteur peu mélomane. Flaubert, enfin, n’a pas manqué de représenter la musique dans ses fictions. Néanmoins, ce qui se manifeste le plus clairement, c’est une mise en scène souvent parodique des échecs de la musique : alors qu’une vogue de mélomanie s’empare des bourgeois amateurs, les bons musiciens manquent à l’appel. Curieusement, l’auditeur des mises en musique, le lecteur et le personnage se retrouvent dans une même situation : à défaut d’entendre distinctement des œuvres ou même des sons, des musiques de plus en plus imaginaires finissent par hanter leur esprit. Ces trois corpus – musical, critique et littéraire – invitent ainsi à parcourir l’étendue du spectre du musical, entendu comme l’ensemble des manifestations problématiques de la musique.