Etudes multidimensionnelle et longitudinale de l'empathie chez des personnes âgées présentant des capacités cognitives différentes
Auteur / Autrice : | Yassamine Hentati |
Direction : | Pierre Chapillon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2015 |
Etablissement(s) : | Rouen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Daniel Mellier, Mustapha Jeljeli, Daniel Reguer |
Rapporteur / Rapporteuse : Chrystel Besche-Richard, Michel Isingrini |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Si de nombreuses recherches se sont intéressées au décours temporel des capacités cognitives au cours du vieillissement normal et neurodégénératif, la littérature n'offre que peu de données quant à la variation des capacités d'empathie. Le présent travail repose sur le modèle multidimensionnel de l’empathie, qui suppose l’existence d’au moins trois dimensions : L’empathie émotionnelle, l’empathie cognitive et la capacité de différenciation soi-autrui. Cette thèse vise deux objectifs : 1. Savoir si et comment les capacités d’empathie pouvaient être altérées en fonction de différents niveaux de capacités cognitives (une analyse transversale a été réalisée, n=41) ; 2. Étudier l’évolution des capacités d’empathie au cours du temps en fonction de la variation de profils cognitifs (à travers une analyse longitudinale, n=30). Nous avons administré à un échantillon de personnes âgées résidantes en EHPAD (moyenne d’âge = 86,07 ans ; SEM=0,763) une batterie multidimensionnelle de l’empathie et ceci à trois reprises (T0, T1 et T2) en respectant un intervalle de 6 mois entre chaque passation. Une mesure concrète des capacités cognitives a été également effectuée via une batterie standardisée, à chaque temps. Les participants ont été classés à postériori, et ce comme suit : 1. Pour l’analyse transversale, les participants ont été répartis en trois groupes, en fonction de leurs performances obtenues à T0 dans les mesures globales des capacités cognitives (MMS et MDRS). 2. À la lumière des performances obtenues dans ces mesures globales, lors des trois temps de mesures, les participants ont été catégorisés en deux profils d’évolutions cognitives distincts. Aussi bien dans l’analyse transversale que longitudinale, nos résultats ont montré que l’empathie émotionnelle et la TDE affective semblent résister aux variations des capacités cognitives tandis que la capacité de différenciation soi-autrui et la TDE cognitive montrent des altérations. Quant aux mises en lien entre les rythmes d’évolution des capacités d’empathie et ceux des fonctions cognitives, nous avons observé que les aspects affectifs de l’empathie évoluent pour la plupart au même rythme que les capacités cognitives. A l’opposé, les aspects cognitifs de l’empathie semblent décliner plus rapidement que les capacités cognitives. Une hypothèse explicative serait que les tâches à dominance émotionnelle sollicitent moins les capacités cognitives que les tâches à dominance cognitive. Nos résultats semblent confirmer le modèle multidimensionnel de l’empathie. Les conclusions de ce travail doivent cependant être relativisées en tenant compte de la variation liée à l’âge des participants, variation illustrée par les quelques profils individuels que nous avons réalisés