Thèse soutenue

L'évolution de l'oviparité à la viviparité chez les reptiles : approche éco-physiologique de l'équilibre des coûts et bénéfices chez une espèce à reproduction bimodale (Zootoca vivipara)

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Auteur / Autrice : Thomas Foucart
Direction : Benoît HeulinOlivier Lourdais
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie
Date : Soutenance le 15/12/2015
Etablissement(s) : Rennes 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Vie-Agro-Santé (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
Laboratoire : Ecosystèmes, Biodiversité, Evolution (Rennes ; 1996-....)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans son Historia Animalium en 343 av. J.C., Aristote proposait déjà deux critères qui continuent d’être les bases fondamentales de notre compréhension de la diversité des modes de reproduction : l’origine des nutriments des embryons (lécitotrophie vs. matrotrophie) et le mode de parition (oviparité vs. viviparité). Depuis plusieurs décennies la compréhension de la transition évolutive vers la viviparité a attiré un intérêt scientifique considérable. En effet les analyses phylogénétiques récentes reconnaissent une évolution indépendante de la viviparité dans plus de 150 lignées de vertébrés dont au moins 115 concernent uniquement le taxon des reptiles squamates actuels (lézards, serpents et amphisbènes). Les lignées présentant une transition évolutive de l’oviparité à la viviparité chez les squamates se retrouvent généralement associées aux climats froids, mais pas uniquement. Les explications proposées pour ce patron reposent sur le contrôle comportemental de la température de développement chez les femelles gestantes, offrant ainsi des températures plus favorables que celles des sites de ponte situés sous la surface du sol. Durant cette thèse doctorale nous avons étudié une espèce à reproduction bimodale (Zootoca vivipara) chez qui coexistent des populations ovipares et vivipares disjointes. Ce contexte nous a permis de comparer les modes reproducteurs en minimisant les biais phylogénétiques. Nous avons pu mettre en évidence et quantifier différents coûts « potentiels » de la reproduction (énergétique, contrainte volumique, phénotype des nouveau-nés) et certains bénéfices (phénologie et performance des nouveau-nés) associés à la régulation maternelle du développement. Nos résultats nous amènent à discuter des différentes pressions de sélection s’exerçant sur la durée de rétention des embryons, dont les directions seraient opposées et/ou dont l’intensité serait variable au cours du développement embryonnaire. Dans ce schéma, la viviparité ne devrait être favorisée que dans des contextes plus contraignants et où les bénéfices thermiques compensent les coûts de prolongation de la rétention. Ce contexte sélectif aurait abouti chez les squamates à l’existence de deux modalités reproductives avec entre elles une instabilité évolutive des états intermédiaires.