Discours philosophiques de la conflictualité dans la théorie politique contemporaine.Penser une démocratie agonistique avec Claude Lefort, Jacques Rancière et Étienne Balibar
Auteur / Autrice : | Pauline Colonna d'Istria |
Direction : | Patrick Savidan |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 03/07/2015 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Métaphysiques allemandes et philosophie pratique (2012-....) |
faculte : Université de Poitiers. UFR de sciences humaines et arts | |
Jury : | Président / Présidente : Stéphane Haber |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Savidan, Marco Geuna | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Justine Lacroix, Étienne Tassin |
Mots clés
Résumé
L'expression de « démocratie agonistique » est relativement récente et surgit le plus souvent à travers une opposition – démocratie agonistique vs. démocratie délibérative – qui la fait apparaître comme un paradigme alternatif à celui qui prévaut aujourd'hui dans la théorie politique, où la question du conflit, sans être nécessairement mineure, se trouve généralement subordonnée à la recherche de sa résorption. Si l'on ne peut résumer l'opposition démocratie agonistique/démocratie délibérative au choix du conflit contre le choix du consensus, ces deux paradigmes recouvrent au moins une différence de polarité quisuffit à nous mettre en présence de conceptions très différentes de la démocratie. Ce travail s'intéresse précisément à la façon dont une certaine compréhension de la conflictualité sociale conduit à repenser entièrement le fait démocratique. Une pensée dupolitique peut-elle vraiment se déployer sans horizon d'entente ? Peut-on construire un nouveau projet démocratique dans la perspective d'une irréductibilité des conflits sociaux et en abandonnant toute ambition de les résoudre, voire simplement de les résorber ? Telle est la question centrale de cette étude et qui justifie de se tourner vers les analyses de Claude Lefort, Jacques Rancière et Étienne Balibar qui ont contribué de façon décisive à imposer en France l'idée d'une démocratie nécessairement et irréductiblement conflictuelle. L'inclusion de ces auteurs au « corpus », essentiellement nord-américain, de la démocratie agonistique que nous appelons de nos voeux est le moyen d'entamer un débat plus large sur les métamorphoses du conflit dans les sociétés contemporaines et les politiques d'émancipation qu'il est possible d'élaborer en conséquence.