Au fondement de la relation thérapeutique : l'humilité
Auteur / Autrice : | Guillaume Monod |
Direction : | Dominique Folscheid |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie pratique |
Date : | Soutenance le 12/06/2015 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Abel |
Examinateurs / Examinatrices : Dominique Folscheid, Philippe Barrier | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Falissard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Au cours de la relation thérapeutique qui unit le médecin et le malade dans un processus de soin, il arrive que le médecin estime le malade guéri alors que ce dernier ne se considère pas comme tel, ou, à l'inverse, que le malade s'estime guéri alors que le médecin pense le contraire. Cette situation paradoxale constitue l'antinomie de la relation thérapeutique. Elle est la conséquence de ce que la guérison n'est pas un retour à l'état de santé d'avant la maladie, mais est au contraire la constitution d'une nouvelle norme de vie, processus que Georges Canguilhem a désigné sous le nom de normativité.Résoudre l'antinomie de la relation thérapeutique nécessite de placer la normativité au cœur de cette relation, et l'humilité rend ce processus possible.L'humilité est une vertu trop souvent tenue pour suspecte, fréquemment réduite à une variante du mysticisme ou assimilée à un dénigrement de soi. Un examen critique de l'humilité permet de réfuter ce lieu commun. L'humilité, qui semble absente du corpus hippocratique et de la philosophie médicale héritée de la Grèce antique, est une vertu morale et intellectuelle, qui se cache derrière la maïeutique socratique et l'éthique aristotélicienne. La critique kantienne de la faculté de juger démontre que l'humilité possède une fonction schématique qui lui permet d'offrir à l'homme une ouverture de son être et de lui dévoiler que la maladie est une épreuve de vie apparentée au sublime.L'étude de plusieurs situations cliniques permet de montrer que l'humilité, prise comme maxime d'action de la pratique médicale, est en mesure de résoudre l'antinomie de la relation thérapeutique.