«Attrape-moi si tu peux» : Consommateurs ordinaires et rôle de la matérialité dans la pérennisation d’une pratique illégale de consommation
Auteur / Autrice : | Alix Poels |
Direction : | Madeleine Besson |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de Gestion |
Date : | Soutenance le 08/12/2015 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en gestion (Créteil) - IRG |
Jury : | Président / Présidente : Abdelmajid Amine |
Examinateurs / Examinatrices : Madeleine Besson, Sandrine Hollet-Haudebert, Sylvain Dejean | |
Rapporteur / Rapporteuse : Philippe Aurier, Philippe Odou |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Comment certaines pratiques illégales peuvent-elles se pérenniser ? La littérature en comportement du consommateur s’est jusqu’ici principalement intéressée aux processus d’intégration des pratiques de consommation marginales, illégitimes ou illicites. La question de la pérennisation de ces pratiques, de leur maintien dans le temps voir de leur permanence reste en revanche peu étudiée. Ce travail de recherche mobilise une approche néo-institutionnelle en vue de comprendre comment une pratique illégale de consommation peut se pérenniser via un travail institutionnel mené par des consommateurs ordinaires; il vise, de façon plus spécifique, à comprendre le rôle que tient la matérialité dans ce travail de maintien d’une pratique. Au terme d’une analyse compréhensive de la pratique du téléchargement illégal en France de 2008 à 2013 mobilisant des entretiens semi-directifs et des données secondaires, nous montrons comment des artefacts habilitants modèlent la pratique de téléchargement illégal et façonnent la consommation de contenus piratés. Plus précisément, nos résultats montrent que les artefacts technologiques permettent de déconnecter sanction et pratique illégale, rendant par là possible l’institutionnalisation de la pratique. Cette recherche permet, par effet miroir, de comprendre le rôle de la matérialité dans la déstabilisation d’un ordre institutionnel existant et identifie un certain nombre de pistes d’évolution quant à la construction de l’offre légale de contenus culturels dématérialisés.