Thèse soutenue

Le Corps utopique au cinéma. Transparence, Réversibilité, Hybridité

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Auteur / Autrice : Alice Leroy
Direction : Marc Cerisuelo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 24/11/2015
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Littératures, savoirs et arts (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne)
Jury : Président / Présidente : Antoine de Baecque
Examinateurs / Examinatrices : Raymond Bellour, Philippe-Alain Michaud
Rapporteurs / Rapporteuses : Dork Zabunyan

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le corps utopique au cinéma dont il est ici question ne désigne pas un objet de pensée emprunté à Michel Foucault et appliqué à quelques corps dématérialisés ou extraordinaires à l'écran, mais un outil heuristique pour envisager les modalités historiques et esthétiques à travers lesquelles le corps des images informe les images du corps et leur confère une dimension critique – se retournant alors tout autant vers la technologie qui les incarne, pour en révéler les puissances et les fictions, que vers le corps objectivé des sciences dont elles éprouvent les limites. C'est l'empreinte lumineuse des coureurs de la station physiologique de Marey qui déjoue l'invisible du mouvement à travers ses strates superposées, et les projections fantasmagoriques qui convoquent la présence des morts au sein des vivants. Ce sont aussi les horizons cinématiques ouverts par la théorie de la relativité et mis en œuvre par le cinéma – jusque dans sa manière de filmer le corps sportif pour saisir les temporalités intimes de l'effort et de l'extase. Ce sont enfin les zoomorphismes d'un cinéma contemporain, occupé à déjouer l'anthropocentrisme des images. Chacune de ces utopies – transparence, réversibilité, hybridité – déploie simultanément une virtualité du corps et de l'image en redistribuant les modalités de leur analogie : dans les images spectrales des sciences et de la fantasmagorie, le corps est à la fois visible et invisible ; dans la variation expérimentale des vitesses de l'image et du montage, il échappe au flux temporel ; dans la tentative de déjouer le regard anthropocentré du cinéma, il absout ses frontières pour se métamorphoser en entité hybride. Notre réflexion se situe ainsi à l'interface d'une anthropologie des images du corps, d'une esthétique du film et d'une archéologie de ses techniques.