Thèse soutenue

L’Interdit linguistique en langue espagnole et cultures hispaniques : étude pragma-linguistique de l'euphémisme et du dysphémisme

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Auteur / Autrice : Mehra Fakhreddine
Direction : Christian Lagarde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes iberiques et latino americaines
Date : Soutenance le 18/12/2015
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de Recherche sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Christian Boix
Examinateurs / Examinatrices : Christian Boix, Mercè Pujol Berché, Maria Immaculada Fabregas Alegret
Rapporteurs / Rapporteuses : Mercè Pujol Berché, Maria Immaculada Fabregas Alegret

Résumé

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Tout discours obéit à la règle de l’interdit, l’euphémisme représente un moyen de détournement par excellence, permettant d’éviter « les paroles de mauvais augure » pour dire « des paroles de bon augure ». Il joue le rôle d’un « déodorant du langage » comme le disent Jamet et Jobert. Bref, l’euphémisme est à l’opposé d’un langage âpre, le dysphémisme. L’intérêt de ce dernier, n’est pas la rupture avec les associations du mot tabou, mais bien au contraire, dans le fait qu’il s’efforce de les évoquer avec plus d’intensité. Pourtant, l’euphémisme et le dysphémisme, loin de se réduire à des procédés banals qui font l’objet d’une simple substitution lexicale du terme interdit, sont avant tout des phénomènes éminemment énonciatifs dont la valeur dépend du contexte. Ainsi, l’euphémisme ou le dysphémisme n’existe pas en lui-même, mais en fonction de sa situation de communication et de sa reconnaissance par le récepteur. Notre réflexion s’inscrit dans le cadre d’une analyse pragma-linguistique de l’euphémisme et du dysphémisme en langue espagnole. Notre objectif majeur est d’interroger le processus d’euphémisation et le processus dysphémique : d’un côté, selon une approche sémantico-lexicale qui se limite à une substitution du tabou par le biais des procédures linguistiques euphémiques ou dysphémiques, et de l’autre, selon une approche pragmatique, par laquelle le signe tabou acquiert sa valeur en fonction de son entourage contextuel, et dans laquelle l’euphémisme ou le dysphémisme sont considérés comme des actes de langage. Nous voulons par ce choix illustrer qu’au plan discursif l’euphémisme et le dysphémisme sont l’objet d’une visée communicative différente de celle du plan proprement linguistique ou sémantique.