Thèse soutenue

La patrimonialisation des espaces fluviaux urbains et l'expérience des usagers, visiteurs et habitants. Une approche comparée Pau (France) et Saragosse (Espagne)

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Auteur / Autrice : Kildine Leichnig
Direction : Vincent VlèsSylvie ClarimontVitelio Tena Piazuelo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie spécialité aménagement
Date : Soutenance le 04/12/2015
Etablissement(s) : Pau en cotutelle avec Universidad de Zaragoza (Espagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Vitelio Tena Piazuelo

Résumé

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Cette thèse de géographie humaine porte sur l’expérience sensible qu’ont les usagers -visiteurs et habitants- d’espaces fluviaux en cours de patrimonialisation, dans deux villes du Sud-ouest de l’Europe : Pau et Saragosse. Soucieuses d’améliorer leur cadre de vie et de poursuivre leur développement économique et urbain, l’agglomération paloise et la ville de Saragosse tentent en effet de mieux intégrer leurs cours d’eau dans leur territoire en se lançant dans un processus de patrimonialisation. Toutefois, la place accordée au tourisme dans ces processus est pour le moins équivoque. L’offre touristique et de loisirs demeure peu structurée et exploitée par les pouvoirs publics, les attentes des visiteurs ignorées. La thèse vise à pallier pour partie ces lacunes en fournissant des éléments de connaissance de l’expérience sensible des usagers. En effet, ces derniers sont susceptibles d’enrichir le projet urbain et d’améliorer la prise en compte du potentiel de l’espace fluvial. Pour questionner l’expérience sensible, entendue dans ses dimensions sensorielles et émotionnelles, et faire émerger la parole des usagers, une démarche de recherche combinatoire a été adoptée. Elle repose sur de l’observation directe et participante et sur le recours à l’outil photographique et filmique comme support d’enquête à l’entretien. L’analyse des 137 rencontres a permis de dégager deux résultats majeurs : d’une part, l’expérience multisensorielle et fragmentaire des espaces fluviaux introduit un rapport intime à l’espace et au temps ; d’autre part, la méconnaissance de l’espace fluvial urbain ne signifie pas nécessairement que les usagers ne s’y intéressent pas et qu’ils n’ont pas d’avis sur les questions de nature-urbaines. Plus généralement, en interrogeant le rapport homme/espace fluvial ou autrement dit homme/nature, cette thèse révèle que ce dernier est perçu de manière ambivalente. Bien qu’apprécié, voire chéri, le cours d’eau est vu comme un espace naturel ordinaire ou possédant quelques éléments remarquables. Qualifié parfois de « sauvage », cet espace se doit toutefois d’être maîtrisé et contrôlé. L’approche géographique adoptée conduit ainsi à placer au cœur du projet urbain l’expérience (res)sentie et vécue par les usagers des espaces publics de nature