Thèse soutenue

Les Historiae Alexandri Magni de Quinte-Curce : le mythe d’Alexandre et la représentation du pouvoir à Rome (Ier siècle ap. J.-C.)
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Auteur / Autrice : Igor Yakoubovitch
Direction : Charles Guittard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études latines et néo-latines
Date : Soutenance le 15/12/2015
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Étienne Wolff
Examinateurs / Examinatrices : Charles Guittard, Étienne Wolff, Dominique Briquel, Olivier Devillers, Gérard Freyburger, Anne Videau
Rapporteurs / Rapporteuses : Dominique Briquel, Olivier Devillers

Mots clés

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Résumé

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Considéré comme un historien qui sacrifie rigueur et exactitude à son souci de la rhétorique, Quinte-Curce jouit, et avec lui son histoire « romancée », d’une réputation en demi-teinte. Au-delà de faiblesses et d’un mélange des genres entre histoire, morale et rhétorique du reste caractéristiques de l’ensemble de l’historiographie romaine, les Historiae Alexandri Magni constituent un témoignage intéressant sur la représentation du pouvoir à Rome au Ier siècle de n.è. En s’appuyant sur un portrait rigoureusement construit, Quinte-Curce met en relief l’évolution du Conquérant, soumis à la tentation de l’Orient, de la fortune et de ses modèles héroïques. L’historien se livre alors à une véritable entreprise de démystification qui touche la nature même de cet Orient merveilleux, la fortune providentielle dont se réclame le Macédonien et même le langage. Sont ainsi condamnés la quête effrénée de gloire que poursuit le roi, et son rêve de divinisation : l’Orient est synonyme de renversement généralisé des normes et des valeurs, la fortune une illusion conduisant à un sentiment d’impunité. En déconstruisant la propagande d’Alexandre, Quinte-Curce révèle alors un autre imaginaire – le sien – en même temps qu’une idéologie. En filigrane, il propose aussi un idéal du pouvoir qui repose essentiellement sur l’équilibre et sur la responsabilité du prince. Par là, il interroge, au regard des réalités politiques de son temps, la pertinence d’un mythe central dans l’imaginaire politique romain et dont l’ombre plane sur tous les ambitieux, à commencer par les empereurs ou les candidats à l’Empire. Son récit bien mené incite donc à une réflexion réelle sur l’exercice du pouvoir, ses enjeux et ses limites.